Né au Togo, Assou Ayigah, de son vrai nom, a crée en 1985 la compagnie « Ayigafrik » qui allie la maîtrise du répertoire chorégraphique traditionnel africain avec la modernité. En 1996, il reçut le grand prix Américain de la chorégraphie. Aujourd’hui il réside au Royaume-Uni. Allons à la rencontre de ce créateur atypique.
Ass Ayigah, merci de vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore?
Tout d’abord, je suis très attristé en ce moment, je viens de perdre mon grand-frère. En somme, Je vous remercie de m’avoir donné cette opportunité pour m’exprimer. Je suis Né à Bè Amoutivé, l’un des plus vieux quartiers de Lomé (Togo), mes parents aux responsabilités immenses eu égard à leurs 7 enfants. Mon vrai nom c’est Assou, je suis jumeaux, ma seconde c’est une fille elle s’appelle Assoupi. Et, mon nom de famille est Ayigah, mes amis m’appelle Assayigah qui devient aujourd’hui mon nom d’artiste.
J’ai commencé à aimer la danse et la musique quand j’avais l’âge de 7 ans. J’ai choisi très tôt après le Lycée de Tokoin, d’apprendre la musique et la danse. Pour ce faire, je m’étais inscrit (1975-1976) a l’Ecole Expérimentale de musique a Lomé crée par le gouvernement pour la jeunesse, sous la direction de Mr Adje Mensah. Dans cette école il y avait plusieurs Professeurs de musique et de chant, on était environ une centaine d’étudiants. Sincèrement, cette école a beaucoup aidé les jeunes togolais, surtout ceux qui voulaient évoluer dans la musique, c’est dommage que cela a été banni complément, pour des raisons financières.
Au fait, j’aime la danse, je me disais Assayigah c’est la danse ou la danse c’est Assayigah. Ensuite j‘avais été guidé par un magazine qui parlait d’Institut National des Arts et de la Dance en Cote d’Ivoire, c’était en 1980, ce conservatoire dirigé par Rose Marie Guiraud. J’ai dit à mes parents que je dois aller à Abidjan pour apprendre la danse, mes parents s’étaient opposés à mes idées, ils les trouvaient bizarres. J’étais parti sans l’aide de personne. Et c’était la première fois que j’ai découvert Abidjan. J’étais revenu au Togo en 1985 avec un Diplôme de BTS de la danse et en Art chorégraphique. J’ai crée ma Compagnie Ayigafrik dance 1985. Aujourd’hui, j’ai deux enfants une fille, Eva et un garçon, Seli
En 1987, vous avez assuré la chorégraphie de la pièce « La tortue qui chante » de Senouvo Agbota Zinsou, quel est votre meilleur souvenir dans cette aventure ? Et aujourd’hui quel est votre pire souvenir ?
Tout d’abord la Direction de la Culture et la Troupe Nationale Togolaise étaient regroupées par plusieurs directions artistiques, tels que: la culture en générale, la musique, le théâtre, et la danse. Le Directeur de la Troupe nationale c’était l’écrivain togolais Mr Senouvo Agbota Zinsou qui m’a proposé sa pièce théâtrale « LA TORTUE QUI CHANTE » pour la chorégraphier. Avant de mettre la création sur le tapis, j’ai fait une sélection chez les comédiens de la troupe nationale pour leur donner un stage d’expression corporelle et de danse, le travail a duré presque 3 à 4 mois dans la salle de Gymnase du Lycée de Tokoin où je donnais mes cours de danse.
En effet, nous avions fait une belle tournée en Europe avec la Tortue qui chante, participé à plusieurs festivals en France, en Belgique, et en Allemagne. Et la TORTUE QUI CHANTE d’Agbota Zinsou avait été sollicitée par France3, qui en a réalisé un film qui a eu un grand succès dans tous les pays francophones du monde.