Comment vit une compagnie de danses au Togo ?
Le monde de business est un monde de connaissances, surtout, l’artiste africain « qui vit dans le pays pauvre souffre beaucoup». Les autorités qui sont en charge de la culture devraient soutenir les artistes pour leurs projets mais hélas ils ne le font pas. Les gens oublient que, « le talent d’un artiste a une vie limitée si on ne l’entretient pas, il meurt ». Une compagnie de danse au Togo c’est de la misère, j’ai appris tout récemment qu’ils ont repris le ballet national mais les artistes travaillent bénévolement, c’est incroyable. La danse est un métier comme les autres, les danseurs de la troupe nationale devraient être payés comme les fonctionnaires d’état, même mieux. Un artiste c’est comme un ambassadeur, il représente son pays et son continent à l’étranger, donc il mérite d’être mieux traiter.
Je me rappelle quand j’avais eu la médaille d’Or en arts chorégraphiques aux Premiers Jeux de la francophonie au Maroc 1989, c’était une fierté pour tous les togolais. Voici ce que la presse « La nouvelle marche » (Togo presse) avait écrit : (« Pour le Togo, le bilan est satisfaisant, encourageant et révélateur. Car, la seule discipline qui représentait nos couleurs, à savoir la chorégraphie, a obtenu une médaille d’or à égalité avec la communauté française de Belgique. Ce mérite de nos chorégraphes qui ont interprèté la pièce : » Et la femme découvrit l’homme » du Togolais Ass Ayigah, honore notre pays). Et pourtant, nous ne sommes pas du tout encouragés par le Ministère de la Culture togolaise, en plus, ils avaient bloqué nos médailles pendant 6 mois avant de nous les remettre. C’est aberrant, même les cours d’Aérobic-gymnastique que je donnais à l’époque à la télévision togolaise TVT (GYM-TROPICAL) qui a duré plus 5 ans c’était un travail bénévole. Il faut que le ministère de la culture revoir son système afin qu’un artiste bénéfice d’un certain droit à la fin du mois.
Aujourd’hui votre compagnie « AYIGAFRIK » réside au Royaume-Uni, Comment a-t-il été l’accueil ? Votre compagnie a-t-elle percé dans le paysage culturel Britannique qu’on sait au demeurant assez fourni également ?
J’ai été très bien accueilli au Royaume-Unis, la preuve est que j’ai représenté l’Angleterre dans une compétition Internationale de Danse en 2004 en Corée du Sud avec ma création chorégraphique intitulée « I am Hungry « joué par ma compagnie AYIGAFRIK DANCE. Ma compagnie continue a percé dans le paysage culturel Britannique et surtout dans les festivals, sans oublier mes cours de danse que je donne au collège et à l’université.
Parlez-nous de vos œuvres et des prix que vous avez avec mérite remportés ?
Depuis la fondation de ma compagnie Ayigafrik, autrement dit depuis 1985, j’ai crée une douzaine de créations chorégraphiques de Danses contemporaines africaines avant de quitter le Togo pour l’Angleterre, plus les 3 nouvelles oeuvres chorégraphiques, donc aujourd’hui je compte 15 oeuvres chorégraphiques que moi-même j’ai écrit. Plusieurs de mes pièces chorégraphiques sont connues sur le plan National et International, dont:
1986 « Les Hommes et Extra-terrestres »: Ma première création chorégraphique, joué au Palais de Congres. (Filmé par la télévision française TF1 à la plage de Lomé) qui a été montré sur plusieurs chaînes télévisions dans les pays francophones.
1987 « Le Rêve de l’Enfer »: Ma deuxième pièce chorégraphique, je l’ai jouée au CCF (Centre Culturel Français de Lomé) une coproduction avec la Mission de coopération française et d’Action culturelle de Lomé… J’ai rejouée la même pièce en 1988 au Benin sur demande du CCF de Cotonou.
1987 « La Liberté »: Ma troisième création, soutenue par Le Centre culturel français et produit par la Mission française de Lomé dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la révolution française… Le thème a été basé sur la période où les français se sont libères pour retrouver leur droit civil.
1989 « Et la femme découvrit l’homme »: Médaille d’Or aux Jeux de la Francophonie. J’ai crée cette pièce chorégraphique à la demande du Ministère de la Culture et de la Jeunesse aux Sports, pour présenter le Togo aux Premiers Jeux de la Francophonie au Maroc. La chorégraphie a été magnifique et extraordinaire, la pièce “Et la femme découvrit l’homme” a rapporté la médaille d’Or en Arts chorégraphiques aux premiers jeux de la francophonie parmi les 53 pays francophones qui se sont présentés au Maroc.