Jacques Anouma, le Président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) parle de l’UFOA, de l’élection à la FIF et de son avenir dans le football africain.
Approché à la fin du congrès du 13 août 2011 à Accra, Jacques Anouma évoque la situation actuelle de l’UFOA et les tentatives de la CAF d’imposer un candidat en la personne du Guinéen Almany Kabélé à la zone A en totale violation des textes. Il a abordé également l’avenir de sa carrière sur le plan africain.
Au sortir de ce congrès de l’UFOA, qu’est-ce qu’on peut retenir ?
On peut retenir que nous avons encore une fois travaillé dans l’unité, la fraternité. Nous avions fait en sorte que les choses se passent dans la clarté et le fair-play. Beaucoup s’attendaient à voir l’UFOA s’éclater dans tous les sens mais nous avions démontré qu’au-delà des personnes, il y a une unité de la sous-région qui prévalait. Nous avions pesé de tout notre poids dans la balance pour que les deux zones n’aillent pas à la déchirure et qu’elles arrivent à un consensus au niveau des personnes dirigeantes.
Doit-on retenir enfin que l’UFOA existe toujours malgré la décision de la CAF ?
Naturellement. Si vous regardez un peut les textes, vous verrez qu’il y a l’UFOA zone A et l’UFOA zone B. En clair, l’UFOA n’est pas dissoute.
N’est-ce pas là une manière de contourner la CAF ?
Non, ce n’est pas une manière de contourner la CAF puisque dans les autres zones vous trouverez la CECAFA, la COSAFA, l’UNIFAT. Ce sont également des choses qui n’existent pas dans les statuts de la CAF. Nous, nous disons Union des Fédérations Ouest Africaine, zone A, zone B. Nous ne sommes pas venus à Accra avec un esprit de revanche ou de combat. Nous avions appliqué textuellement ce que la CAF a souhaité. D’ailleurs, il y a eu quatre (4) représentants de la CAF ce qui voudrait dire que nous avions fait les choses dans les normes.
Qu’est-ce que cela peut concrètement apporter au football de la sous-région ?
Peut-être en redimensionnant les zones de l’UFOA, cela peut nous permettre de mieux organiser nos compétitions. Faire une compétition à seize, c’est pratiquement une CAN, c’est ce que nous vions nous-mêmes déploré longtemps. Maintenant que nous avons les zones, chacune d’elles pourra normalement s’organiser. C’est en fait ce que je souhaite vivement.
Au-delà de tout, peut-on dire que l’UFOA peut se retrouver un jour ?
Même si nous ne l’avions pas ouvertement dit, l’UFOA est maintenue. Nous ferons en sorte que les deux zones se retrouvent régulièrement dans un cadre qui n’est ni statutaire ni conventionnel mais que nous nous retrouvions régulièrement pour parler de nos problèmes surtout du football. Et ça, personne ne peut nous l’interdire.
Aujourd’hui, il y a une forte délégation de la CAF. Cela vous a-t-il surpris ?
Non, cela ne m’a pas surpris. Tout ce qui est fait par l’UFOA est très suivi par la CAF et donc je ne suis pas surpris de la présence de ces imminentes personnalités puisqu’il y a eu même une tentative de faire présider la zone A par un vice-président de la CAF. Malheureusement, cette tentative n’a pas passé.
Nous avions appris que vous avez pesé de tout votre poids pour que cela ne soit pas le cas notamment la candidature de Kabélé ?
Oui, je pense que nous sommes un peu matures. Moi, j’essaie d’éviter qu’on nous impose des choses. Les gens sont des présidents de fédération et c’est une autre génération qui a décidé que cela se passe comme ça. C’est le matin de la réunion que moi j’ai appris que Kabélé était candidat mais j’avais déjà pris des engagements avec quelques collègues et donc je ne pouvais pas changer d’avis pour changer. La grande majorité a décidé qu’un des leurs soit président de la zone. C’est ce qui est écrit dans nos statuts. En clair, la candidature de Kabélé n’avait plus sa raison d’être.
M. Jacques Anouma, on vous retrouve aujourd’hui avec tout ce groupe et on sent que vous êtes plus proche finalement des délégués. Est-ce à dire qu’à l’avenir, vous êtes tenté cette fois-ci d’aller à la CAF ?
Ne mettez pas les charrues devant les bœufs. Moi, j’ai une sorte de pacte avec mes collègues présidents de la zone. Pour le moment, nous nous contentons de resserrer nos liens de sorte que notre zone avance. Nous ne faisons pas cela pour une visée future. Nous voulions rester soudés pour que personne n’arrive à nous diviser. C’est en fait cela le but de notre opération.