Tiens, un appel téléphonique, un numéro inconnu, je décroche on sait jamais… A l’autre bout du fil, une voix masculine m’avertit que les frères Arthur et Antoine Pédro (24 et 28 ans), les deux saltimbanques de la danse et de l’humour sont en ville. Rapidement, je mets mes réseaux sur le coup. Je ne dois pas les rater. A quelques heures de la grande finale (ce 1er décembre 2013) de l’évènement le plus attendu de toute la Belgique, Belgium’s Got Talent, ils acceptent de répondre à mes questions après leur séance de répétition. C’est donc chez moi, alangui sur mon canapé en cuir de requin que je reçois enfin les enfants prodiges de La Louvière (Belgique). Rencontre avec deux bon-vivants de la scène. Interview :
Arthur, hier, vous étiez les « Coup Double ». Aujourd’hui, vous vous faites appeler les « Happy Brothers ». Qu’est ce qui a changé ?
Arthur : A la base, c’était Coup Double. On voulait se la jouer super francophone. Tous « Crew » de l’époque s’appelaient Power Crew, Magic Crew, Magic Power Crew…Nous, on s’est dit qu’on va mettre quelque chose de francophone et s’appeler « Coup Double ». Après, on est parti vers Happy Brothers, c’est assez récemment. A l’époque du « Coup Double », on était à nos débuts. On n’avait pas de créneau déjà défini. On a commencé par faire des créations dans la joie. Depuis l’année dernière, on a vraiment trouvé notre créneau, et tout se passe bien. En plus, Happy Brothers, c’est un nom facile à retenir.
Qu’est ce qui a inspiré la danse avec les chaises ?
Antoine : Une danse inspirée par deux choses mais assez inconsciente. La principale, c’est nos parents qui ont fait un spectacle il y a longtemps avec deux chaises. L’image est restée, et nous avons réutilisé les mêmes chaises. La deuxième chose, c’est qu’on a été inspiré par les clips de Charlie Winston, « In your Hands » avec toute une gestuelle. Ça a été vraiment à la base de notre inspiration. On s’est dit qu’on va retravailler les gestuelles, sortir du contexte et imaginer l’univers de deux gars dans un bar qui picolent et qui subissent les effets… tout ça en musique… Et vous avez le résultat.
Beaucoup vous comparent déjà à Charlie Chaplin ou encore à Buster Keaton. C’est prétentieux selon vous ?
Arthur : Ce sont des références qu’on a revendiquées déjà… Un peu trop facile. Rires… Nous on est beaucoup en prise avec le cinéma, et il est vrai qu’on s’attaque à deux monuments du cinéma ! Rires… On n’a quand même pas la prétention. C’est des sources d’inspiration claires. Nous puisons beaucoup dans le cinéma pour nos créations.
Vous faites une chorégraphique narrative. Quels sont les thèmes que vous abordez habituellement ?
Antoine : On aborde souvent des thèmes légers. On a pour base de mettre en scène nos deux personnages, des caricatures de nous-mêmes. A partir de là, on se sert des évènements du quotidien qu’on met en scène nous-mêmes. On tente, à notre manière, de recréer des essais cinématographiques ou des bandes dessinées.
Arthur : Il faut dire que nous n’abordons pas des thèmes en tant que tels. Nous abordons des situations, des contextes.
Combien de temps travaillez-vous par semaine ?
Antoine : C’est énorme. A deux, nous travaillons deux heures par jour et en même temps, on donne des cours. En plus de cela, nous avons des heures de répétition avec notre Crew. Donc, c’est beaucoup d’heures de travail.
Depuis près de onze semaines, est-ce-que vous dormez tranquille ?
Arthur : Très facilement.
Antoine : Moi, j’ai en plus beaucoup de boulot, mais je ne stresse pas.
Quelle est la plus grosse difficulté quand on est à ce niveau de la compétition, c’est-à-dire en finale ?
Antoine : C’est justement de ne pas se laisser emporter et éviter de tomber dans la facilité. Les gens se lassent très vite de voir la même chose. Nous pensons que la qualité d’un artiste, c’est de surprendre. Et c’est ça notre philosophie.
Que feriez-vous si on vous déclarait gagnant de l’édition 2013 de Belgium’s Got Talent ?
Antoine : Nous ? On va à Mexico direct ! Et tout claquer en Téquila. Rires… En tout cas, on s’imagine gagnant, mais pas avec les sous dans les poches. C’est surtout ce qu’il ne faut pas faire. C’est comme ça, on tombe dans une grosse déception. On se dit qu’on va gagner mais on ne se dit pas qu’on va rentrer avec du fric.
Les projets après Belgium’s Got Talent ?
Arthur : Un film. On a une création en cours. Un spectacle de 45-50 minutes avec nos deux personnages regroupés en pas mal de situations qu’on a déjà créées. Avec notre expérience, nous pensons faire quelque chose qui va plaire.
Imaginons vos créations sans les chaises. Ça ressemblerait à quoi ?
(Ils se regardent pour un instant de réflexion)
Arthur : Il ne restera plus rien. On va s’asseoir par terre. Rires…
Antoine : On n’a pas pensé à ça. Ça va être moins intéressant. Mais nous pouvons jouer avec autre chose comme un banc ou un tabouret.
PS : Si vous êtes en Belgique, pouvez soutenir Arthur et Antoine en envoyant « Happy Brothers » au 6688 lors du live sur RTL-TVI le 1er Décembre 2013 à 20h 20 (Heure locale).