On l’attendait. Il a fallu sept bonnes années pour voir le retour du reggae-man Togolais Jad Fozis pour son 6è album intitulé « ELAVANYON » (Espérance). Sur cet disque, l’auteur du titre, que dis-je, du tube « Gbékuia » n’y est pas allé de mains mortes. Il fustige les politiciens ( pouvoir et opposition) et les met en garde contre les souffrances du peuple dans « Au nom du peuple », le single qui a lancé l’album.
Jad Fozis apporte également une note d’espoir en tendant la main à la nouvelle génération. On le retrouve sur « Agbéa lé Séssin » (la vie devient dure) avec Masta Poppa et aux cotés de Ethane pour « Pastor Bubuto » (Honorable pasteur).
Le reggaeman togolais a eu l’audace de revisiter « Ntifafa » (la paix) sorti en 1997, et le cultissime Gbékuia, une chanson extraite de l’album « Sos Africa » et qui a véritablement lancé sa carrière en 1995. L’écoute s’impose.
Amateur de Rock’n Roll, il trimbalait sa guitare qu’il emportait partout à Lomé. Les habitants des quartiers Bè, Gbegnédzi, Akodessewa, Bè Kpota et Tokoin Lycée connaissaient parfaitement ce feu follet qui n’hésitait pas à interpréter les plus grands noms de la musique mondiale de l’époque. Au moment où être artiste ne voulait rien dire à la grande majorité des togolais et est encore mal vu, Jad Fozis allait contre vents et marée pour faire accepter sa vie d’artiste en herbe. Et ce ne sont pas ses prestations dans les groupes scolaires de Lomé (collège St Joseph) ou encore dans les orchestres des quartiers (Orchestre AUXI) qui vont le détourner du chemin qu’il a choisi. Le début des années 90 va lui donner l’occasion de voyager et de s’installer en Allemagne où il s’est finalement épanoui et a pu montrer toute l’étendue de son talent.