L’auteur du tube « Gbékuia » (l’herbe) prépare son retour. Absent des planches et des platines il y a exactement six ans, Jad Fozis annonce son retour. C’est avec plaisir qu’il nous livre en exclusivité ses premières impressions.
Depuis un temps, on n’a plus entendu parler de Jad Fozis. Qu’est ce qui s’est passé ?
Si vous voulez ça fait exactement 6 ans pour vous aider. Vous savez, le silence ne veut pas forcément dire qu’on n’a rien à dire. Un artiste, c’est celui qui observe, analyse, apprécie son environnement et selon les donnes ouvre sa bouche pour interpeller ou mettre en garde. Si c’est pour être présent et amuser pour un temps soit peu le peuple qui a soif de bonheur et d’épanouissement, eh bien il y a plein d’artistes qui le font si bien ; à l’instar du groupe Toofan que j’aime bien avec leur titre « il y’a la vie ici ». La musique engagée reste celle qui est en amont et en aval de toutes les musiques. Celle qui te ramène aux réalités sur terre. Sinon ce n’est pas l’inspiration qui manque.
Vous signez votre retour avec un nouvel album. Parlez-nous de ce disque.
Cet album comporte 13 titres et parle de la paix, de l´amour. Bref, du vécu quotidien des hommes et leurs histoires.
Qu’est-ce qui différencie ce nouvel album des cinq précédents ?
C’est une question qui met généralement mal à l’aise. L’appréciation d’une œuvre est relative. Je préfère laisser les mélomanes faire leur idée ; mais une chose est sûre, je reste le même par rapport à mon engagement.
On murmure des featurings avec la nouvelle génération d’artistes togolais. C’est qui ? Et pourquoi ces choix ?
C’est juste deux featuring Master Poppa et King Red qu’on retrouve sur certains sons. Par rapport au choix des artistes, c’est arrivé tout naturellement. Vous savez, pour moi, nous sommes dans un domaine noble qui nous soumet à un service : celui de servir le peuple et de cet fait nous n’avons pas besoin de conflit de génération ou de leadership. Quand quelqu’un fait bien, félicite-le !
« Au nom du peuple » est le nouveau single que tu lances. Quel est le message phare de ce titre ?
J’invite toute la classe politique à une prise de conscience. Au pouvoir de se rappeler que quand on est aux commandes, c’est qu’on est au service du peuple. C’est Dieu qui donne le pouvoir à travers le peuple et quand le peuple commence par se plaindre ; c’est que Dieu commence par ne pas être d’accord avec vous. A l’opposition de prendre ses responsabilités et d’arrêter de distraire le peuple avec de leadership et de personnes afin qu’elle puisse ouvrir la vraie voie au peuple pour qu’il puisse se prendre en charge. La lutte qui est là, reste et demeure celle du peuple.
Et qu’est-ce que vous dénoncez ?
La situation socio politique dans mon pays me révolte. Quand vous écoutez les discours des gouvernants, il y a généralement une formule sacrée et consacrée qui revient « Dans l’intérêt supérieur de la nation ou du peuple… » Dites-moi comment on peut affamer un peuple dans son intérêt ou le privé de liberté. C’est absurde. Et quand le peuple dit « non ça ne vas pas », il faut avoir le courage et l’honnêteté de reconnaitre qu’on s’est trompé. Et ce qui est beaucoup plus triste, c’est que la plupart de ces personnes qui sont aux commandes sont issues de famille très modeste pour ne pas dire très pauvre. Il est dit « quand tu ne sais pas où tu vas, rappelles-toi au moins d’où tu viens ». Quel héritage veulent-ils laisser à leurs enfants puisqu’ il y en a qui se sentent mal à l’aise dans la société de part tout ce qu’on raconte sur leur parent.
La vidéo de ce titre est attendue pour quand ?
La vidéo sortira en Décembre 2012.
Et la sortie officielle du disque ?
Le disque sortira en février 2013.
Quand peut-on vous espérer à Lomé (Togo) ?
Rires… Lomé, c’est chez moi et je n’ai pas besoin d’un programme pour m’y rendre. A tout moment je peux être au pays. Qui sait si demain on ne sera pas ensemble à Lomé.