La fédération togolaise de football (FTF), archi-critiquée, vient une fois encore de donner les preuves de sa gestion plus que bancale du football au Togo. Annoncé pour samedi 8 mars 2014, le coup d’envoi du championnat national de première division saison 2014 n’a finalement pas eu lieu. Motif ? Reporté sine die.
Le doute planait depuis son annonce le 15 janvier 2014, une incertitude qui se confirme ce samedi. la D1 ne pouvait pas se jouer du moment où les problèmes qui ont survenus la saison précédente ne sont pas réglés. En ce sens, le bannissement de la violence sur les terrains de foot, reste un des gros défis à relever. Alors, par rapport aux arbitres et joueurs qui se font agresser lors des rencontres, qu’est ce que la fédération a mis en place pour qu’on n’ait plus à vivre ça ? AGAZA de Lomé, GBIKINTI de Bassar et bien d’autres encore, sont les clubs victimes de la barbarie sur les stades lors de la saison 2012-2013. Ces agressions n’ont pas connus selon nos investigations des résolutions concrètes.
Outre cette inquiétude, les adeptes du ballon rond s’interrogent sur le nombre de clubs qui auront à disputer cette saison, dans la mesure où la deuxième division 2012-2013, n’a pas été disputée. Si cette compétition avait eu lieu, 2 clubs de la D1 seraient relégués et les deux premiers de la D2 monteraient en D1. Mais avec la non-tenue du championnat D2, ce mécanisme prévu par les textes régissant le foot togolais n’a pas pu se faire et on s’était entendu pour reconduire le championnat D1 de cette saison avec 12 clubs, un effectif que le ministère des sports a accepté de financer. Au même moment qu’on promettait pour ne plus avoir ce genre de dérèglement, la tenue cette année du championnat de D2 qui selon les dirigeants de la FTF, débutera une semaine après le démarrage de la D1.
On en était là quand AMEYI Gabriel, le président de la FTF et sa secrétaire générale, Yvette KLUSSEH, changent la donne en sortant de leur chapeau, tels des magiciens, 2 clubs qu’ils ajoutent au 12 déjà pressentis pour jouer la D1. Le ministère des sports, surpris, refuse de financer 14 clubs pour faire la D1. Qu’à cela ne tienne, semblent dire les deux responsables de la fédération qui maintiennent leur position : « Qu’il y ait financement ou non nous allons démarrer le championnat le 8 mars avec 14 clubs, le championnat ne sera pas reporté, il aura bel et bien lieu » a déclaré Yvette KLUSSEH sur Sport FM. Aujourd’hui le championnat a « bel et bien » été reporté et c’est à nouveau un pan de la crédibilité et de ces dirigeants de la FTF qui s’affaisse !
Peut-on au Togo, démarrer de telles compétitions sans subvention des clubs ? La saison dernière la même erreur fut faite et des clubs ont à deux journées de la fin, boycotté le championnat, refusant de continuer la D1 pour cause de manque de subvention. Est-ce que cette mauvaise gestion va se répéter cette année ? Les responsables affirment que des dernières tractations se font pour que cette année ne connaisse pas les erreurs de l’année passée.
Malgré les affirmations des dirigeants du football, les aficionados togolais ne semblent pas rassurés. « On ne peut pas disputer un championnat avec l’état dégradant de nos terrains », dixit un amoureux du ballon rond. En effet en dehors du stade municipal de Lomé, du stade de Sokodé et de Kegué, les terrains des autres villes sont en très mauvais état. Pas de gazons ni de clôture pour assurer la sécurité des joueurs, des arbitres ou des supporters. Les matchs se déroulent dans le sable et quand il pleut c’est la pagaille, la boue prenant la place du gazon. Avec toutes ces contraintes on annonce la D1. Même là où on se dit que ça peut aller, comme le stade de Kegué, le plus grand espace de jeu du Togo, l’entretien des infrastructures reste médiocre.
Le seul souhait des fans du football c’est qu’on joue les championnats dans de meilleures conditions. La balle est donc dans le camp de la fédération togolaise de football et du ministère des sports pour agir tôt et sauver le foot togolais qui est en train de s’éteindre par manque de compétitions.