L’Ancien présentateur de la TVT, Eugène Atigan-Améti, a écopé de dix ans d’emprisonnement dans une affaire de trafic international de drogue à haut risque (cocaïne).
Malgré les vices de procédures et autres anomalies constatés durant toute la procédure, la justice togolaise n’a du tout pas été tendre envers l’ex-présentateur de la TVT, Eugène Atigan-Améti et son co-accusé, Kalu Jabès Ebéré. Au finish, les deux infortunés ont pris un 10 ans d’emprisonnement ferme.
Le doute a plané sur les dix heures qu’a duré le procès, tant la partie civile a été incapable de présenter le corps du délit, c’est-à-dire la valise contenant la drogue.
« Je n’ai jamais la couleur de la drogue dont on m’accuse d’avoir transporté », clame Eugène qui a affirmé avoir été « enlevé ». Relatant les faits, Eugène a indiqué que les agents de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) ont refusé que la sécurité de Air France assiste à l’ouverture de sa valise et qu’elle fasse des photos. Après cet épisode, l’animateur de « Couleurs des vacances » s’est vu « menotté et cagoulé dans une voiture », tandis que sa valise était embarquée dans un autre véhicule pour une autre direction. Selon les informations, la valise et son contenu seraient incinérés.
Eugène est revenu sur ses conditions de détention à l’ANR pendant 17 jours, où il dit avoir été « torturé et écartelé sur une table comme un animal ».
Le doute devient encore plus persistant sur la date du prélèvement des échantillons de drogue. En effet, les prélèvements ont été effectués le 06 octobre 2009, au regard des documents en possession de la défense, alors que les prévenus ont été arrêtés le 18 septembre 2009.
L’imprudence de la défense
A l’issu de ce procès, beaucoup d’observateurs pointent d’un doigt accusateur la défense qui a « servi de béquilles à cette parodie de justice ». Au fait, rien n’empêchait la défense de jeter l’éponge quand elle avait encore les cartes en mains.
« Nous nous étions déconstitués parce que nous avons une divergence de point de vue sur le dossier », a expliqué Me Jonas Sokpo, un des avocats des accusés, ayant plaidé en leur faveur lors de la première audience. Il est courant de voir des avocats se jeter sur des dossiers pour « se faire un nom », confie un autre avocat qui a requit l’anonymat. Loin de dénigrer la qualité de la défense, (qui par ailleurs s’est bien illustrée), elle a juste commis l’imprudence d’aller jusqu’au bout d’un procès dont les préalables ne sont pas respectés.
Accusé de trafic de drogue, Eugène n’a jamais reconnu les faits. Il est interpellé à l’aéroport de Lomé avec 5,9kg de cocaïne dans ses bagages, quand il s’apprêtait à embarquer pour Paris.