On l’a vu, quittant sa chaise, se diriger vers la ligne de touche sans savoir exactement quoi dire à ses joueurs. Et puis, à la fin, s’exprimer la voix tremblante C’est, tête baissée qu’il retourne dans le tunnel qui conduit aux vestiaires.
On reconnaît dans son attitude, à la fois la nervosité du début de match et son incapacité à transcender ses joueurs. Les ponts sont vite coupés entre l’entraîneur Tchanilé Bana et ses Eperviers. Il y a des choses que l’on ressent rapidement à des attitudes, à des gestes. Pourtant, hasard, Moustapha Salifou ouvre le score… Trois minutes de jeu entre le Togo et le Maroc dans ce match de retrouvailles entre les Eperviers du Togo et leur public du stade de Kégué.
Un public qui se surprend à savourer cette entame de partie. Une pression très vite remarquée des Marocains durant trois minutes, une première offensive menée par le capitaine Shéyi Adébayor, un centre puis une tentative ratée de Kader Coubadja. La balle dans sa course infernale, retrouve le plat du pied du joueur d’Aston Villa, Moustapha Salifou. Et ça fait mouche. Tout se passe comme dans un rêve.
Et puis, les Marocains se déchaînent. Révoltés dans un match où ils n’avaient plus rien à perdre. Des joueurs incroyables de technique et de résistance dans l’effort. La maladresse et le manque d’initiative de la bande à Tchanilé Bana deviennent exaspérants. Déstabilisants pour les supporters, silencieux et tremblants devant tant de mouvements d’ensemble de Chamakh et compagnie.
Le danger est permanent dans le camp togolais. Mais le goal Obilalé Dodji en deux temps sauve la frappe vicieuse de Youssef Hadji à la 36emn. La tête de la 40e mn de Chamakh Marouane ne trouve pas meilleur sort. La mi-temps intervient sur une avance peu convaincante des Éperviers 1 – 0.
Huit minutes après la reprise, le Togo perd son dernier rempart, le jeune Obilalé. Blessé à la suite d’une intervention risquée, celui qui a endeuillé le peuple marocain lors de la manche aller quitte les siens. Situation compliquée pour les défenseurs togolais qui décident de ne plus faire de cadeau. Les interventions sont musclées de part et d’autres. Les coups francs se multiplient. Le danger approche surtout que Nibombé Daré, Serge Akakpo, Romao Alaixys, Kader Coubadja et autres Thomas Dossevi … opposés à un fringant équipage marocain, semblent fatigués.
Le coach Tchanilé Bana de son côté, tarde à faire les remplacements qui s’imposent. Ça tombe bien. Navigateurs à contre courant, les Lions de l’Atlas n’ont pas de vague à l’âme, ils ne veulent pas mourir devant un adversaire à qui il avait infligé un véritable naufrage de 7 buts à 0 en 1977 lors des éliminatoires de la Coupe du Monde.
Benjelloune Abdessalam entré en jeu en seconde mi-temps, et ses coéquipiers, ambitieux, font admirer leur courage, leur organisation presque sans faille. Une ultime descente, une promenade en solo à l’aile gauche, de l’autre joker Mohamed Taarabt, un effort presque surhumain, et puis du bout du pied il bat Agassa Kossi pour le 1- 1.
Le public de Kégué silencieux un moment, finit par gronder. Le coupable est vite trouvé : Tchanilé Bana qui s’est confondu dans ses choix, fait un retour qui n’a convaincu personne. Personne en fait, ni les Marocains ni les Togolais, ne sort comblé de ce résultat. Le Togo reste deuxième avec cinq points à un point du Gabon toujours devant et avec un point de mieux que le Cameroun désormais troisième. Quant au Maroc, il glisse à la dernière place en attendant le match de mercredi prochain à Yaoundé entre le Cameroun et le Gabon qui précisera plus sûrement les positions, les quatre équipes comptant alors, chacune, quatre matches.
Source: cafonline.com