Bien des gens vivant avec le VIH ont eu l’impression à la suite de leur test (sérologique à VIH) d’avoir raté leur vie. Dans ce carré assez restreint, certains d’entre eux ont compris que la seule façon de « tuer » le mal est de l’affronter. Au Togo, l’une des pionniers de cette lutte contre le sida est sans nul doute Léonie Amouzou, Présidente de l’Association Espoir Vie Togo. Nous avons choisi de mettre en valeur le témoignage de cette femme qui a engagé une lutte sans merci contre le Sida.
La cinquantaine dépassée, Léonie Amouzou est fonctionnaire à l’inspection de l’enseignement pré-scolaire et primaire de Lomé. Elle est dépistée positive depuis 2001. Toute décontractée, nous avons découvert une dame très joviale et qui ne rate aucune occasion quand il s’agit de rire. Entre deux pauses, Maman Léonie (affectueusement appelée par ses proches) nous raconte son histoire.
La claque de sa vie
« En 2000 décédait mon mari dans des situations douteuses. Et déjà il y avait des soupçons qui nous entouraient. Les gens me demandaient: maman, est-ce que tu vois papa maigrir ? Tu n’as pas peur…Je répondais : » Papa va mourir mais Léonie ne va pas mourir » », se rassure Léonie. Un an après, j’ai L’année qui Léonie ne pouvait jamais soupçonner qu’elle embrassait le grand risque de la vie. Aujourd’hui, c’est plus qu’une certitude pour elle que son ex-mari lui a transmis le mal. Quelques mois après, elle a commencé à développer un zona facial qui avait du mal à guérir.
Son mon médecin lui a conseillé de faire le test du Vih. Résultat: le test se révèle positif. Léonie a le virus du Sida. L’innocente dame a compris que son ex-mari lui a transmis le mal. Coup de tonnerre ! Léonie n’arrive pas à croire à cette nouvelle qui frise l’apocalypse. « J’avais comme l’impression comme si tout s’écroulait autour de moi », se rappelle la belle dame qui avait passé un bon bout du temps à pleurer sur son sort. « Calme-toi ! On peut vivre avec le Vih pourvu qu’on accepte son statut », lui a susurré son médecin traitant. Courageuse et battante, Léonie a désormais une autre vision de la vie : se battre pour se faire accepter.
Ainsi, elle a compris qu’elle ne doit pas tomber dans le piège de ses 4 co-épouses qui ont péri de ce même mal. « Quand j’ai découvert mon statut, je me suis préparée en conséquence. L’essentiel pour moi, c’est de vivre tranquillement et bien mener mes activités puisque je suis fonctionnaires », raconte-t-elle. A l’époque, parler du sida était un tabou. La peur de mourir, le regard des autres, le rejet, la marginalisation et la solitude était immense », se rappelle-t-elle. Léonie se rappelle encore des difficultés financières auxquelles elle faisait face en ce qui concerne l’acquisition des antirétroviraux (ARV). « J’étais financièrement à bout se souffle. J’ai d’abord informé sa mère en 2005, puis une amie du même groupe religieux que moi », révèle-t-elle. C’est justement cette amie qui l’amena à l’Ong Espoir Vie Togo (EVT), une association œuvrant dans la prise en charge des Personnes vivant avec le VIH au Togo.