Au Togo comme ailleurs en Afrique , le chômage ne fait pas cadeau à la jeunesse , surtout féminine qui ,loin de se voir condamnée à l’oisiveté cherche des voies de sortie. Et celle commune est là où le diplôme perd son sens d’être. Même si la vente de mais et d’arachide tente de catalyser les recettes ; pour la plupart des filles togolaises , il faut aller au delà et trouver absolument un marché de mieux afin de garder l’argent de coté.
Bien qu’elles aient aussi leur place « ailleurs » , aux occupations qui leurs sont vulgairement connues comme la couture , la coiffure et le commerce (réalité des 3c ),s’ajoute une nouvelle : les cabinistes .On les retrouve aussi bien à Lomé qu’à l’intérieur du pays généralement dans des cabines téléphoniques placées le long des trottoirs et à des points stratégiques. L’effet de la performance et de la multiplication des nouvel outils de communication s’interprète au gré par cette profession féminine si nouvelle mais à exigence particulière selon Mme SAFIRAN. Cabiniste depuis 2 ans : « Une cabiniste doit être accueillante éveillé pour faire de bons calculs et surtout très forte ». Pour dire également endurante puisqu’il s’agit de travailler 2 fois plus longtemps qu’un fonctionnaire mieux payé afin d’attendre un revenu conséquent formellement par « salaire ».
Pidénam A. est une cabiniste de Lomé : » Avec ce métier il n’y a pas de repos parce que chaque fois il y a toujours quelqu’un qui voudra communiquer ou acheter des cartes de recharges. C’est ce qui fait d’ailleurs que mes comptes totaux varient entre 27000 et 28000 fcfa chaque fin de soirée et mon salaire est à 12000fcfa « . Quant à Judith , elle perçoit le 1/15ème de ce qu’elle fait rentrer comme recette en fin du mois. Malgré cet atmosphère pas toujours juteux auquel s’ajoutent les incompréhensions de certains « patrons » , les pertes et le déficit énergétique qu’elles accumulent à longueur de journée, les cabinistes sont encore si nombreuses à s’aventurer vers ce métier .
La compensatrice serait ailleurs, peut être dans la vente des bonbons, des stylos, des papiers mouchoirs, …qu’elles associent souvent à leur métier mère. Certaines plus prospectives saisissent l’occasion de tisser des relations avec certains Hommes qui leur proposeraient « s’il plaît à Dieu » disent elles, une situation encore plus améliorée. Autant dire que le métier de cabiniste ne comble pas en réalité les besoins de ces employés mais constitue une piste non négligeable de décongestionnement des chômeurs et de réduction de la délinquance au sein de la société togolaise.