L’Orchestre du « 54 » est formidable. Il est composé de jeunes togolais, avec une base solide de camerounais. L’ambianceur principal se fait appeler « Zala Zulu ». Il est capable de vous chanter une bonne partie du répertoire français, anglais et africain. Entre deux chansons, il a enflammé le coin avec des sonorités prisées du moment : le coupé-décalé. Tout le monde était d’accord. C’est le seul coin où s’était emporté, tant l’ambiance était à son comble ; surtout que c’est du live s’il vous plait.
Vers 3h, nous avions décidé de faire un dernier tour vers le nord de la capitale. Certains « Zem », fatigués, se reposaient tout bonnement sur leur engin, au beau milieu de la route.
Notre bolide prend la voie du Collège Protestant pour aboutir dans la zone Atikoumé, Agbalépédo, puis Adidogomé. Nous étions surpris du « pouvoir d’achat » et l’ambiance que dégageaient les coins de l’arrière pays. Là, les gars ne badinent pas. Ils ont même but du champagne (Moët) avec des boules d’akassa (kom’).
« Avec tout ca, on crie qu’il n’ya pas d’argent à Lomé », murmurait un bonhomme courbé sur sa bouteille d’Eku il y a deux heures au moins, nous confie une serveuse du bar.
Surpris par l’arsenal de moyens que déploient les faroteurs de l’autre bout de la ville, nous décidâmes rentrer. Dans notre aventure, nous avions croisé juste à l’entrée du corner de Séminaire, un conducteur de taxi-moto en train de vouloir « régler des comptes » à une prostituée qu’il a remorquée. Mais, celle-ci n’étant pas financièrement à jour a préféré cédé aux coups de reins du Zem.
Un peu plus loin au niveau de Soted, c’est une bagarre entre un couple. On racontait qu’un homme avait surpris sa femme chez un meunier du quartier. La scène a fait courir près d’une cinquantaine d’âmes.
Au niveau du collège Saint –Joseph, nous étions témoins d’un drame.
La voiture BMW d’un gars avec son frère eu une panne jute au virage sur l’Avenue Jean-Paul II. Comme par enchantement, la voiture pris feu devant les quelques noctambules qui se rendaient en ville pour leur show. Les malheureux eurent quand même le temps de se tirer avant le l’horreur finale. Les pompiers ont mis près dune heure avant de venir sur les lieux sans toutefois arriver à éteindre le feu. Une scène à la fois drôle et triste !
Sur notre dernière ligne droite à la maison aux alentours de 4h 42, au bar « HK », une puissante colonie de picoleurs forcent encore les bouteilles. Nous avions eu pitié d’eux, car ils n’arrivaient même plus à trouver leur pied d’appel.
Notre virée prit fin aux environs de 5 h du matin avec le constat : la nuit, tous les chats sont gris.