Sur la TV2, télé par excellence de la jeune génération, il est l’un des animateurs qui en ce moment ont la côte. Il fait presque tout avec maestria : capter l’attention des téléspectateurs, les tenir en haleine tout le long de sa présentation, charmer ou faire se tordre de rire… Lui, c’est Hyacinthe ATTA, animateur de « Lokomotiv », l’émission qui prend le pouvoir de 8h à 9h et du lundi au vendredi, sur la « Télévision Deuxième ». Pour ses lecteurs, www.tootogo.tv est allé à la rencontre du petit prince de l’animation télé au Togo.
Bonjour Monsieur Hyacinthe, pouvez-vous dire qui vous êtes et ce que vous faites à nos lecteurs ?
Bonjour, je suis Hyacinthe ATTA animateur de programme sur la Télévision Deuxième (TV2) et sur Télé Sport (TLS).
Parlez-nous un peu du concept Lokomotiv. C’est quoi et c’est pourquoi ?
On a voulu créer une émission matinale et il fallait trouver un nom. Dans la logique de sortir de l’ordinaire, faire quelque qui puisse attirer l’attention des togolais, nous avons trouvé ce nom : « Lokomotiv ». Pourquoi Lokomotiv ? Juste pour dire que nous effectuons tous les matins avec les téléspectateurs à bord, une formidable randonnée pour aller à la découverte des infos tout azimut, l’actualité culturelle etc. …et tout ceci dans la bonne humeur !
Vous êtes également manager d’artistes. Si c’est juste, avec quels artistes bossez-vous ?
Disons que j’ai été manager d’artistes chanteurs et musiciens. Aujourd’hui par expérience et avec tout ce que j’ai traversé avec ces artistes et tout, j’ai opté pour le travail aux côtés des humoristes .Là actuellement, je peux dire que je travaille avec le professeur ABAWE et le sergent AZOTI. Voilà ceux avec qui je bosse en ce moment…
Vous semblez dégouté des artistes chanteurs… ?
Si vous voulez. J ai eu à travailler avec certains artistes qui franchement ne comprennent rien à la sphère du showbiz. Excusez-moi mais certains artistes ne maitrisent pas du tout ce que nous faisons… avec eux c’est des petits problèmes à chaque fois. Par rapport aux spectacles, aux contrats les engageant… des accrocs presque perpétuels et sur presque tout. Je me suis dis après un moment, las de ces tourments que pourquoi rester à trimer aux cotés de personnes dont on ne partage pas la même vision des choses ? Je me suis dis c’est peut-être juste leur façon à eux, ces artistes-musiciens de voir les choses, qui ne colle pas avec la mienne tout simplement. D’autres opportunités se sont présentées et, voilà !
Sur le plateau on vous sent totalement lâché, à fond dans le « truc ». Qu’est-ce qui vous fait tant aimer bien ce métier, qu’a-t-il de si exaltant ?
En une phrase, je peux dire que c’est sa noblesse. C’est pour moi un métier noble, je le dis et l’assume… C’est un métier noble et grâce à Dieu, on arrive à en vivre.
Que répondez-vous à ceux qui effarouchés par de la teneur des lyrics et de certains clips, somme toute « dévergondés », disent que les promoteurs culturels et les artistes ne sont promoteurs aujourd’hui, de rien d’autre que le vice ?
Moi, je porte un regard « pacifique » sur tout ce qui est image et son aujourd’hui au Togo. Beaucoup de nos artistes sont de ces genres de personnes, enclins à écouter les conseils mais qui au finish n’en font qu’à leur tête. Plein d’acteurs du culturel ainsi que de promoteurs portent des regards critiques ou ne sont pas d’accord avec pas mal de choses dans le milieu ; Pour autant, cela n’empêche pas les artistes de les contourner et faire ce que eux, ils veulent. Tout cela est un peu délicat et c’est pourquoi aujourd’hui je suis beaucoup plus « pacifique ». Il y pas mal de choses qui nous déplaisent dans ce que font nos artistes mais nous sommes dans l’obligation de les aider. Ce sont nos frères… Nous voyons les américains font pire que cela… alors nous, on essaie juste de promouvoir la musique togolaise, donc on ferme les yeux sur certaines choses un peu regrettables.
Quel est votre appréciation du travail des artistes togolais aujourd’hui ? Que changeriez-vous si vous en avez les moyens ?
C’est des battants. Comme dirait l’autre ce sont des « Djanta » (lions en mina, langue la plus usitée dans le sud-Togo). Ils sont au fait dans une jungle alors, chacun veut dominer tous les autres… Donc courage à eux. Ce n’est pas facile ce métier. On a connu des artistes qui ont dû sortir jusqu’à 7 albums avant de se faire connaitre dans toute l’Afrique. Alors la notoriété, c’est le fruit d’un dur labeur. Ce sont des expériences difficiles à vivre, pleins d’obstacles à franchir… Concernant ce que je changerais si j’en avais la possibilité, ce serait de créer un système de tamis, une sorte de passerelle pour sélectionner les artistes, les clips et les chansons qui sont diffusés sur nos télés et radio. Une sélection basée sur la qualité des produits et sur le vrai talent. Cela permettrait d’investir dans les vrais artistes, prometteurs et travailleurs qui le méritent vraiment. Ne plus dissiper nos forces sur des plaisantins et cela amènera tous les artistes à plus de sérieux et à viser plus haut en termes de qualité dans le travail.
Un mot à l’endroit des artistes ?
Qu’ils arrêtent après un ou deux demi-succès, de piquer la grosse tête et qu’ils apprennent à faire profil bas. Je leur demanderai d’être beaucoup plus discrets dans leurs actions quotidiennes à part la musique. Il est temps que les artistes togolais comprennent que ce n’est pas bon de se balader de bar en bar et de nana en nana, d’être mêlé à tout et à n’importe quoi. A part dans leur métier qu’ils soient discrets, c’est pour eux, que du bon et cela leur donne plus de valeur.
Et au public ?
Merci pour son soutien à ma modeste personne. Merci pour le soutien aussi qu’il apporte à tous les artistes togolais. « Lokomotiv », je leur dis que c’est leur émission, la meilleure matinale au Togo, et j’assume ce que je dis ! Suivez et suivez encore. C’est la bonne humeur et la joie. Je vous invite également à nous suivre sur Télé Sport dans l’émission « Coup franc » pour participer au débat quel qu’il soit, sur la culture, pour l’éveil des consciences dans ce domaine.
Merci Hyacinthe et, que roule la LOKOMOTIV !