Le site de la foire internationale Togo 2000 (dans la banlieue-est de Lomé) prête depuis le 10 janvier 2014, son cadre à une bien curieuse manifestation. Il s’agit d’une exposition d’ouvrages d’art à l’initiative, non d’une galerie d’art et encore moins d’un artiste connu mais, de l’ancien secrétaire général de l’OUA, ancien premier ministre du Togo et aujourd’hui président de la fondation Pax Africana, Monsieur Edem Kodjo. Ce grand amateur d’art, à travers cette exposition invite le public jusqu’au 24 janvier, à venir admirer les pièces d’une collection privée, riche et éclectique.
Dénommée « L’intime », l’exposition de la collection privée d’Edem Kodjo met en lumière plus d’une centaine d’ouvrages d’art de toute origine. Une collection qui date de plus de cinquante ans et qui célèbre les artistes contemporains. Il s’agit entre autres des ouvrages de peinture, de sculpture, de dessin, de gravure, de lithographie et d’artisanat. Plus d’une quarantaine d’œuvres d’artistes africains dont vingt-trois œuvres d’arts togolais trônent dans « l’intime » d’Edem Kodjo.
De la centaine d’objet d’arts exposés, 83 ont été sélectionnés pour l’exposition. Une bonne place est réservée aux artistes plasticiens togolais les plus talentueux de ces cinquante dernières années à l’instar de Jimi Hope, Shico Garthey, Cham, Kossi Assou et de Paul Ahyi. Elle accueille également des œuvres d’artistes du continent africain et du monde. L’idée d’exposer cette riche et intense collection répond au désir de partager l’intimité d’un homme d’état reconnu avec le public.
« En réalité, l’homme est une entité complète et dans chaque homme il y’a divers talents. Il n’y a pas que ce que la personne pratique tous les jours qui constitue son fond fondamental. Il y a d’autres éléments. Il y a aussi des domaines ou on se dit on l’attend pas et on le découvre. J’avais dès le départ beaucoup d’amour pour l’art notamment pour la peinture puis je me suis mis à la sculpture. Tout ça, c’est sur de longues années que j’ai décelé ça. Et c’est ce qui constitue aujourd’hui ce que vous avez comme cette exposition. Pour ma foi je trouve que ce n’est pas si mal. Le premier tableau de ma collection je l’ai acquis en 1967. Si tout cela paraît important c’est que j’ai mis plus de cinquante ans pour faire cette collection et les fonctions que j’ai occupé m’obligeait a beaucoup voyagé. Ce qui a même favorisé cette multitude et multiformes d’œuvres d’art collectionner de part le monde ».
L’intime, c’est aussi une révélation de la dimension panafricaine d’Edem Kodjo .Elle offre une place de choix à des œuvres d’artistes d’Égypte, d’Éthiopie, de Madagascar, du Cameroun, du Mali, de Côte d’Ivoire du Gabon, du Sénégal et d’Afrique du Sud.
Il faut juste souligner que les premières pièces de la collection ont été acquises au début des années 50, sur les bancs de l’université. Et les dernières pièces ne sont acquises qu’au mois d’octobre 2013.
« Collectionner des œuvres d’art n’est pas fondamentalement une affaire d’argent ou de fortune. Il est davantage une histoire d’amour et de cœur qui répond à la préoccupation décrite dans la bible qui dit que celui qui découvre un trésor enfoui dans un champ va vendre tout ce qu’il possède pour acheter le champ ». C’est ça la démarche du collectionneur a déclaré Edem Kodjo qui n’a pas manqué d’exhorter les autorités à plus soutenir les artistes.