Hollywood ? On connait bien. Ainsi que les plus-que prolixes Bolywood et Nolywood, désignant respectivement les productions cinématographiques indiennes (Bomabay) et nigérianes. Au Togo depuis quelque temps, ça grouille dans le milieu de la création audiovisuelle. De jeunes réalisateurs se jettent dans le bain et proposent des films de plus en plus intéressants, non plus ces sortes de longs théâtres aux accents de contes moralisateurs, mais de vrais thrillers aux scénarios bien tournés. Le dernier en date ? « Temps danse », produit et réalisé par deux jeunes togolais qui espèrent bien transformer leur essai…
Depuis ce remarquable coup d’éclat au festival CLAP d’Abidjan (Côte d’Ivoire) où il rafla quatre prix dont trois pour le seul « Mon enfant est ma mère » de Agbo Ingrid, le Cinéma togolais a comme reçu un grand coup d’aiguillon. Porté par des initiatives telles l’ouverture de l’École de Cinéma de Réalisation Audiovisuelle et de Nouvelles technologies (ECRAN) à Lomé ou le festival du documentaire et du long métrage de Blita (260 km au nord de Lomé, la capitale du Togo) la création audiovisuelle se démocratise et prend de l’envergure. Ainsi cette année à la grande messe annuelle du cinéma africain de Ouagadougou (Burkina-Faso), le désormais incontournable Fespaco, le Togo a présenté sept films en compétition dont « Sara », un court métrage de Essivi Akpandza une jeune réalisatrice de 20 ans, étudiante à ECRAN. De fait, en plus du long métrage « Sherifa » de Steven AF, il faut désormais ajouter « Temps danse » à la longue liste des films et documentaires produits au Togo cette année.
Nous sommes en 1973. Un jeune homme, habitant à la campagne et passionné de la danse hérite de son oncle, une télévision. Il ignorait que cette télé était « hantée » et après de vaines tentatives pour l’allumer, notre jeune homme débarque en ville avec son joyau qu’il espère se faire réparer. Le drame survient lorsque suite à une manipulation hasardeuse de l’appareil, notre homme se voit largué en l’an 2013. Un voyage malgré lui donc dans le futur ! Commence alors une course contre la montre pour notre homme qui a 21 jours pour retourner à son « époque » au risque de se voir définitivement prisonnier de 2013 dans laquelle il n’a aucun repère… Tel est le synopsis du film « Temps danse » dont le tournage à Tsévie et à Lomé vient de s’achever. Parti d’une idée originale de Afdal Ouro-man, à la fois acteur principal et coréalisateur du film avec Allassani Rafiou, ce long-métrage de 1h45 mn est totalement produit par RF Prod, une start-up spécialisée dans la communication et dirigée justement par nos deux larbins aux ambitions immenses.
Sensée ce tenir ce 24 Décembre, la sortie officielle de « Temps danse » a été repoussé sine die. Nous croisons les doigts pour la jeune équipe porteuse de ce projet et leur souhaitons pleins succès… en attendant que le Cinéma togolais trouve un remède à son mal principal : l’absence de fiables canaux de distribution.