Gustave Akpehou DJONDA est un artiste plasticien qui sillonne l’Afrique, l’Europe et l’Asie par ses œuvres qui en disent long sur la réalité africaine et surtout sur son pays le Togo.
Interview d’un artiste inspiré naviguant constamment entre rêve et réalité.
Gustave Akpehou DJONDA, pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs s’il vous plaît ?
Je suis Djonda Akpéhou Gustave, artiste plasticien africain d’origine togolaise. Je préfère tout court dire artiste car à part les arts plastiques (sculpture, assemblages de bois, photographie), je suis danseur et acteur. Ces deux disciplines artistiques sont en veilleuse depuis peu, mais très bouillonnantes toujours en moi. Je me suis aussi lancer dans la vidéo en tant que réalisateur amateur de film documentaire.
Qu’est-ce qui, dans vos études, vous a donné les clés pour être à ce niveau ?
Justement ce sont mes études : l’éducation. Accepter d’apprendre et d’être former. De ce connaître, connaître son environnement et les autres. Connaître sa culture, très important pour moi. J’ai eu des professeurs au collège et au lycée qui m’ont fait comprendre combien la valeur de la culture africaine. Non seulement ça, mais aussi j’étais toujours dans des réseaux culturel et artistique. A partir de là, je comprenais petit à petit ma vocation artistique. Mon choix d’être un artiste. Un porteur de message. J’ai aussi compris ce qu’est une vision et une philosophie artistique. Et pour être à ce niveau, j’ai inscris ma vision dans les valeurs culturelles africaines.
L’idée de vous lancer dans une profession artistique vous est venue quand ?
Au lycée, dans les années 90. Après avoir participé à l’atelier de création de la «RENCONTRE AFRO-EUROPEENNE» à l’institut Goethe de Lomé en 1993. Et c’était la première fois que je rencontrais des artistes comme Sokey Edorh, Amouzou Glikpa, El Loko et d’autres. J’étais très fasciné devant leur génie créateur, la force de leur expression artistique.
Les premières représentations/expositions, vous vous en souvenez ? Comment les avez-vous décrochées ?
C’était en janvier 1998 à l’Institut Goethe. L’exposition était intitulée le « JARDIN PARLANT ». C’étaient des œuvres en papier et en toiles sous-verre. A l’époque je peignais beaucoup avec la latérite et de la poudre de fer surtout dans l’abstraction. Le public avait répondu très nombreux à l’invitation. Je me rappelle aussi que l’artiste chanteur qui avait animé le vernissage était Thierry Nkeli Faha. à la guitare et Fola à la percussion.
Vous disiez souvent que vous avez été influencé par Sokey EDORH et Kossi ASSOU. Explication !
Des aînés que j’ai le plus approché ce sont ses deux là : Sokey EDORH et Kossi ASSOU. Selon moi ils sont différents dans leurs démarches artistiques. J’ai pu puiser chez chacun quelque chose qui me fait en tant qu’artiste aujourd’hui. Chez le premier j’ai pris l’audace artistique. Quand on artiste il y a des limites qu’il faut obligatoirement franchir : ne pas avoir honte de jouer son rôle pleinement, d’assumer et assurer ses responsabilités. Kossi Assou m’a apporté la finesse de la philosophie et de la technique artistique. L’élégance en tant qu’artiste dans son discours et dans ses œuvres.
Dans vos œuvres, vous décriez souvent la politique en Afrique. Peut-on vous classez dans la catégorie des artistes engagés ?
Engagé par rapport à quoi et à qui ? Mon environnement m’inspire énormément. Est-ce par ce qu’on décrie la mauvaise politique en Afrique qu’on est engagé ? Pour moi il est grand temps que l’éducation soit la priorité des politiques en Afrique. Lorsqu’on est éduqué, on sait qui on est et qui sont les autres. Ce dont on a besoin et ce qui est inutile…bref on connait sa personne et sa culture.
Que signifie pour vous la couleur rouge que vous utilisez dans vos œuvres ?
Une couleur bien sûr comme toutes les autres. Mais je lui prête une interprétation artistique. Dans mes œuvres elle symbolise pas mal de choses qui se révèlent vraies dans la réalité. Le Rouge c’est le sang qui nous relie par exemple, peu importe ta race, c’est la couleur qui illustre le mieux les sentiments et les émotions : l’amour, la colère, la douleur…Elle est omniprésente dans la plupart des drapeaux africains. On l’a retrouve aussi dans la pratique de plusieurs religions avec diverses interprétations. Voilà les raisons qui m’ont motivé à choisir de travailler avec cette couleur. Cela ne veut pas dire que je peins totalement les œuvres de rouge. le rouge me sert d’expression.
En plus d’être artiste peintre et sculpteur, vous faites aussi des photos. Qu’est-ce qui vous plaît le plus : faire des photos, de la peinture, de la sculpture ou des expositions ?
En réalité je me confie à mon inspiration. Elle m’arrive sous diverses formes. Soit par l’imagerie réelle et là, je me tourne vers mon appareil photo, soit par la matière et la forme, d’où la sculpture ou l’assemblage de bois ou soit par la couleur, la matière et les formes, alors naît une toile.
Aujourd’hui, quel est votre grand projet ?
Mon désir c’est de faire le tour des grands musées du monde par des expositions.
Votre dernier mot.
Merci à vous tous qui faites quelque chose pour la culture togolaise à l’étranger.