Stanlux Adab est artiste togolais de la chanson. Il fait de la world music et de la musique traditionnelle. Son ambition est de valoriser la culture africaine et particulièrement la culture togolaise. De part son abnégation et sa persévérance, ce jeune artiste a été nominé meilleur artiste de la chanson dans la catégorie traditionnelle lors de la dernière Kora Awards en Côte d’ivoire. tooTogo.tv lui déroule le tapis rouge. Il parle.
Qui est Stanlux ?
Je suis Stanlux Adab, artiste de la chanson togolaise. Je fais de l’Afro World Musique et la tradition. J’essaie de valoriser la culture togolaise et africaine en général. Je suis de Kpalimé (Togo) et mon vrai nom est, Komi Apélété Bada.
Stanlux, pourquoi ce nom ?
D’abord c’est un nom commercial que j’ai choisi, puisque j’ai commencé avec la variété. J’ai commencé en 1998 à Kpalimé. J’ai sorti mon premier album en 2007. J’ai choisi ce nom Stan Lux qui était un nom un peu commercial. Mon prénom c’est San. Et Lux, je l’ai choisi par rapport à l’Égypte Antique, qui veut dire la lumière du jour. Stanlux, la lumière du jour. Donc c’est un nom composé comme ça. Et Adab, c’est juste l’inverse de mon nom de famille Bada. Ça fait Ada. C’est un nom juste qui est composé comme ça.
Donc, le nom complet, c’est Stanlux Adab ?
Oui
Alors, vous faites le genre traditionnel. Depuis quand avez-vous commencé par faire de la traditionnelle ?
J’ai commencé par faire la traditionnelle en 2009. Je vais vous faire une confidence. Premièrement, j’avais honte de chanter du traditionnel, puisque je faisais de la variété, je faisais de la sagacité, le raga et tout. Donc j’avais honte de faire de la tradition. Et c’était le jour où, ma maman qui a produit mon premier album est décédée en 2009, on devait lui faire un hommage avec plein d’artistes togolais, la crème de la crème, et on avait choisi un instrumental traditionnel. Je devais commencer à chanter. Et c’est à partir de là que j’ai commencé par chanté la tradition. Et j’ai vu que les gens ne se sont pas moqués de moi. Mais ils ont plutôt apprécié cette tendance traditionnelle que j’ai faite. Ils m’ont plutôt encouragé. Donc je me suis dit que je peux le faire sans paraître ridicule. Je me suis dit là, je peux chanter pour une cause, défendre une cause nationale, parce que c’est la nation togolaise qui est mise en jeux, c’est la culture togolaise qui est mise en jeux. Donc, j’ai décidé de faire de la tradition depuis 2009.
Stanlux, Stan la lumière, vous faites la traditionnelle depuis 2009. Depuis tout ce temps, vous êtes méconnu du public togolais. Qu’est-ce qui fait que depuis tout ce temps, Stanlux n’est pas si visible ?
Oui, Stanlux qui faisait de la variété était très connu au Togo, de Lomé jusqu’à Cinkassé. Parce qu’il y a eu beaucoup de choses depuis la sortie de mon premier album en 2007 à l’Hôtel 2 février. Mais après 2009, j’ai sorti deux chansons traditionnelles, j’ai fait un peu de production. C’était ma mère qui me produisait et ça a fait que j’ai un peu ralenti sur les pas. Je me suis dit qu’il faudrait que je reviens un peu en arrière, penser à ma vie, à ma carrière, avoir quelque chose avant de me lancer, puisque je fais de l’auto production maintenant. Donc ça a fait que je me suis reculé. Mais l’histoire a fait que je me suis marié, j’ai eu un enfant. Je me suis dit, j’ai une famille maintenant, je suis solide dernière, si j’ai un problème, je peux recourir à ma famille qui va me consoler, qui peut me soutenir. Et je me suis lancé. Entre 2010 et 2012, il y a eu un break sur le marché musical togolais. Ça a fait que j’étais un peu méconnu. J’ai décidé de lancer mon deuxième album baptisé « Bléwou ». Un album composé de quinze titres. Donc j’ai décidé de lancer en 2012 un titre sur l’album baptisé « Africa Viwo ». Donc j’ai lancé ça le 05 juin 2012 avec un clip qui a été réalisé par moi-même, puis que je suis réalisateur et infographe aussi. Donc ça a fait son bon bout de chemin, ça a donné ce que ça a donné !
C’est vrai que ça a donné ce que ça a donné ! Vous êtes infographe et réalisateur. En dehors de la chanson, c’est ce que vous faites ?
Je suis infographe, j’ai une agence de communication qui est Lux art concept. Je travaille avec beaucoup d’artistes de la diaspora qui me contactent beaucoup. Même l’album de Mirlinda a été fait par mon agence. Et puis les concerts comme les concerts de Jelly Ba, le festival de grillade ici à Lomé, beaucoup de choses. Certaines associations togolaises qui sont de l’autre côté, me contactent beaucoup pour ça.
Alors, votre deuxième album qui vous a mené loin, très loin, et grâce à ce deuxième album « Africa Viwo », vous avez remporté la Kora.
Il faut dire que c’est le titre qui s’appelle Africa Viwo, l’album s’appelle Bléwou, mais l’album n’est pas sorti. L’album était prêt, mais on ne l’a pas sorti.
Donc c’est Africa Viwo qui vous a fait remporter la Kora. Vous êtes le lauréat qui a remporté la Kora pour le Togo dans la catégorie traditionnelle. King Mensah a été le premier à avoir reçu la Kora dans cette catégorie traditionnelle au Togo et vous, vous êtes le deuxième. Qu’est-ce que cela suscite en vous ?
Ça suscite beaucoup de choses en moi. Premièrement, c’est une reconnaissance pour moi. Parce que je travaille beaucoup et que beaucoup de travail ne sont pas reconnus par le public, et je demande à chaque fois que je vais sur les radios, d’écouter la chanson, d’étudier ce que je fais. Parce que vraiment, je ne dors pas hein ! Je travaille beaucoup de font à comble pour que ça donne ce que ça donne. Et maintenant, je crois que c’est un défi pour moi maintenant. Ce n’est pas une récompense, mais c’est un défi pour moi pour encore faire mieux, et être à la taille de ce trophée et pourquoi pas, être au-dessus de ce trophée. C’est ce qui a fait que, l’album, je devrais le sortir en 2012. Mais quand j’ai eu le trophée, j’ai rencontré beaucoup d’artistes là-bas, de grands noms de la musique traditionnelle en côte d’ivoire, et j’ai changé beaucoup de choses. Ça a fait que j’ai eu beaucoup d’idées. Je me suis dit, à mon retour, il ne faudrait pas que je sorte l’album. Je vais encore retravailler l’album, donné d’autres idées à l’album, d’autres punchs à l’album, pour que ça soit encore plus visible et plus fort qu’avant. Ça a fait que maintenant, j’ai mis ça en standby, je travaille en studio encore, alors que l’album était prêt, un album de quinze titres. J’ai dépensé l’argent pour ça. J’ai dit à mon arrangeur que je veux retravailler l’album, créer aussi d’autre chansons pour que ça donne ce que ça va donner.
Vous dites que ce prix est une reconnaissance pour vous. Est-ce qu’il signifie aussi que les artistes togolais sont entrain d’émerger sur le plan international ?
Bien sûr ! Je pense que beaucoup d’artistes émergents. La musique togolaise a évolué beaucoup entre 2010 et maintenant. Je vois beaucoup de choses qui évoluent. Je remercie Dieu pour ça. Que j’émerge aussi. Je donne le meilleur de moi-même. Je pense que c’est le début hein ! Vous voyez, je n’ai qu’un seul album, je prépare mon deuxième album qui va sortir bientôt, et c’est avec cet album qu’on va faire encore plus de choses. Attendez ! On n’est qu’au début de ce que vous voyez. Et si Dieu nous donne la vie et la force nécessaire, je pense que vous allez voir. Ensemble on va faire beaucoup de choses.
Vous allez continuer dans cette lancée traditionnelle, ou plus tard, vous allez dévier ?
J’ai commencé avec la variété. Vous savez, c’était un problème en fait. Je me cherchais et je me suis retrouvé. Est-ce que s’il y a quelqu’un qui cherche Dieu et qui le retrouve, il va dire qu’il va aller en enfer pour aller trouver Satan ? Ce n’est pas possible. C’est un lieu que tu cherchais depuis, mais tu ne savais pas par quel chemin passer pour l’atteindre. Donc quand je l’ai retrouvé, je me sens bien dedans. Vous voyez, quand je veux composer maintenant une chanson traditionnelle, quand je veux faire de l’Afro World Musique, c’est facile pour moi. J’écris et ça vient. Peut-être en trente minutes, je peux écrire deux, trois chansons. Vous voyez ? Alors que c’était très difficile pour moi. Je me disais que je m’efforçais à faire de la variété, la sagacité, le rap, tout ce que je faisais avant. Maintenant c’est une musique de recherche chaque jour. Je suis sur internet, je cherche des choses, de nouvelles sonorités, je vois l’histoire du Togo, comment ça s’est passé avant, qu’est-ce que je peux tirer de ça ? C’est comme un archéologue qui est entrain de chercher. C’est ce que fais tous les jours, et c’est vraiment passionnant. Je ne peux jamais dévié de la tradition. Parce que ce prix, ça prouve vraiment que, oui, ce que je cherchais c’est ça j’ai trouvé et que je suis sur le bon chemin. Et je pense que je vais toujours avancer dans la tradi, l’Afro World Musique.
Pensez-vous que c’est la consécration cette Kora ?
Bien sûr que c’est une consécration. Une consécration c’est aussi le moment de ne pas dormir sur ses oreillers, et puis travailler, travailler encore plus dure que ça. Parce que seul le travail paye. Et si tu ne dors pas, tu travailles tous les jours, je pense que ça va toujours donner .Comme cette chanson, je pense que je suis le premier au Togo à faire un clip dans lequel il y a le langage des sourds muets, pour expliquer le message que je véhicule dans la chanson qui faisait appel à l’unité africaine. Je voulais que ça soit universel. Que même un chinois qui voit ce clip, un chinois qui est sourd muet qui voit ce clip, comprenne ce que je dis dans cette chanson. C’était quelque chose de très merveilleux. J’ai chanté en Lingala, en Français et en Ewé, pour que ça ne se ferme pas seulement sur le Togo, que peut être les congolais aussi écoutent et qui disent, il y a un artiste qui fait du bon boulot. Ca fait que je travaille pour le Togo, mais j’émerge vers le public extérieur, l’Afrique et puis le monde entier. Qu’on respecte le Togo, et qu’on sache que le Togo a aussi des valeurs culturelles très très fortes.
Un coup de cœur ?
D’abord j’aimerais dire à toutes ces personnes qui me lisent et qui se demandent, pourquoi je fais de la tradition ? J’avais prévu prendre mon nom Apélété comme nom d’artiste. Mais j’étais pris par rapport à la chorégraphie. Puisque le vote était par SMS et tout. Il faudrait écrire Stan. Et sur le trophée Kora aussi, c’était Stanlux. Mais j’assure, c’est Stan Lux Adab. C’est un togolais. Vous le reconnaissez. Il ne faudra pas que les gens disent tout le temps, pourquoi Stanlux, pourquoi Stanlux ? Si vous ne pouvez pas m’appeler Stan Lux, appelez-moi tout simplement Apélété. Je vous adore tous. Merci beaucoup pour vos soutiens. Si vous voulez toute fois contribuer à l’évolution de cette musique, contactez-nous sur Facebook, toute l’équipe de Stanlux Adab est présente pour vous recevoir.