De son vrai nom Gbledo Mawussi, Emmanuella G. est surnommée affectueusement « machine à dessiner » ou « photocopieuse », en ce sens qu’elle est capable de produire en peu de temps beaucoup de dessins. Elle officie à « Pipo Magazine » et collabore à « Planète Enfants ». Nous l’avons rencontrée lors de la 3ème édition du festival international des dessins du Togo, qui s’est déroulée du 12 au 15 mars 2013 au Goethe-Institut de Lomé (Togo).
Vous êtes, aujourd’hui, pratiquement la seule fille dans le domaine du dessin de presse au Togo, comment en êtes-vous arrivée là ?
Ça a commencé à la maison. Ma mère dessinait et je l’imitais. Puis, quand elle a arrêté de dessiner, parce que ça ne marchait plus, j’ai repris le flambeau. En 2005, j’ai suivi une formation en batik au Village artisanal de Lomé. J’ai passé mon Cfa (Certificat de fin d’apprentissage, ndlr) en 2009 à Kpalimé, où j’ai été 1ère sur plus de 500 candidats avec 17,5 de moyenne. Et je suis revenue travailler au Village artisanal de Lomé. Puis j’ai commencé à faire des expositions de cartes postales, de batik et à faire des portraits. En 2011, j’ai eu la chance de rencontrer M. Bossou Koudjo et de participer à la 1ère édition du festival « Mine de crayon ». Il m’a, plus tard, contactée pour faire partie de l’équipe d’un nouveau magazine, « Pipo Magazine », qu’il voulait lancer. Puis, lors de la 2ème édition de « Mine de crayon », en 2012, j’ai été approchée par la Représentante de « Planète Enfants » au Bénin pour une collaboration. Et c’est comme ça que j’évolue dans le dessin de presse.
Comment ont été vos débuts dans ce domaine ?
C’était difficile, parce que je ne faisais pas les caricatures. Ce n’était pas mon domaine. Mais avec les conseils des autres, ça a fini par marcher. Et, aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir souffert pour y arriver. Franchement, je suis heureuse. Je me sens fière de ce travail que j’ai abattu.
En dehors du dessin de presse, que faites-vous ?
Je fais le batik, la décoration de panier. Je travaille aussi pour une association qui s’occupe des enfants et pour un orphelinat à Lomé. En plus, j’encadre, chaque année, les meilleurs élèves du Togo pour le compte du Provonat (Programme de volontariat national, ndlr), et aussi des enfants au Bénin.
Quels conseils pouvez-vous donner à vos frères et surtout à vos sœurs qui souhaiteraient suivre vos pas ?
Je dirai tout simplement que s’ils ont déjà commencé, qu’ils foncent et qu’ils ne se laissent pas décourager.