Résidant à Agomé-yo, un petit village situé à quelques dix (10) kilomètres de Kpalimé, lui-même se situé à cent vingt (120) kilomètres de la capitale Lomé, Gustave ADABRA est un artiste peintre-batikeur pas comme les autres. A preuve, c’est dès le bas âge qu’il avait senti qu’il pouvait faire ce métier. Portrait.
« Dès le bas âge à l’école primaire, je suis celui qui dessine plus de toute ma génération. Dans toute école au Togo, les tâches sont réparties. Il y a ceux qui doivent balayer la classe et ceux qui doivent nettoyer le tableau avant l’arrivée de l’instituteur. Durant tout mon cursus scolaire, j’étais celui qui est chargé de faire les croquis et les schémas au tableau puisque je dessinais bien. C’est à partir de cela que j’ai décidé, après mon Brevet d’Étude du Premier Cycle (BEPC), de me lancer véritablement dans ce métier », a confié Gustave ADABRA pour expliquer l’origine de sa passion pour son art.
Gustave ADABRA ajoute : « Il faut dire qu’après l’obtention du BEPC, je me suis inscrit dans un centre à Lomé pour parfaire mon talent et le rendre professionnel. A la fin du premier jour, le responsable nous a donné comme exercice de maison de dessiner le symbole inscrit sur les pièces de monnaie CFA et la figure de la regrettée artiste de la chanson togolaise Bella Bellow. Je puis affirmer que mon devoir a été le plus apprécié des vingt-cinq (25) présentés. J’ai eu mon certificat au bout de deux (2) ans de formation ».
A en croire Gustave ADABRA, le batik serait importé au Togo de l’île de la Java en Indonésie par les missionnaires catholiques.
Âgé aujourd’hui d’une trentaine d’années, Gustave ADABRA est l’artiste peintre-batikeur qui accueille plus de touristes de tous ordres dans le petit village d’Agomé-yo pour la particularité de ses tableaux et de l’ensemble de ses œuvres dont il a seul le secret.
« Mon secret relève d’abord des matériaux et des produits que j’utilise et ensuite de la conception de mes œuvres. Comme matériaux, j’utilise des pinceaux et des crayons HB. Les produits dont je me sers sont la teinture, l’essence, les cires d’abeille et de paraffine, le percale (Gaga en Ewé), entre autres. Après avoir fait mon dessin dans le percale bien dressé, je passe le pinceau teinté sur les traces du crayon. Je colorie les parties qui en ont besoin avec de différentes couleurs relatives à mon inspiration », précise Gustave.
Après la finition de ses œuvres, se pose bien entendu le problème de leur commercialisation vu que Gustave ADABRA réside dans un village reculé de la ville de Kpalimé (Togo). Dans tous les cas, sur cet aspect, il ne s’inquiète guère.
« Au sujet de la mévente, je suis tranquille. Quand le travail est fait avec du tact, peu importe le lieu où vous résidez, les acheteurs viendront à coup sûr. Mes tableaux sont pour la plupart du temps convoyés à l’extérieur du Togo. Ceux qui restent avec ici sont retirés comme des petits pains par les touristes de tout acabit », se vente-t-il.
Vivement que tout touriste qui qu’il soit fasse un tour du côté du petit village d’Agomé-yo pour savoir de quoi est capable l’artiste peintre-batikeur Gustave ADABRA.