Les détenus de la prison civile de Lomé (Togo) ont pour la première fois cette année célébré avec faste la journée internationale de la Francophonie. C’était autour du thème « le pouvoir des mots », choisit au niveau mondial pour les pays ayant le Français en partage.
C’est l’association Solidarité Mondiale pour les Personnes Démunies et les Détenus (SMPDD) qui a eu l’idée d’une telle initiative à la prison civile de Lomé. Elle a été soutenue dans ce projet par le bureau régional de l’Afrique de l’Ouest de l’organisation Internationale de la Francophonie.
Au cours de cette célébration le 20 mars dernier, plusieurs activités ont été concoctées pour rendre agréable cette journée pour les détenus de la maison d’arrêt de Lomé. Du concours de lecture, de poème, de dictée au concours de Slam, les détenus ont rivalisé d’ardeur pour donner le meilleur d’eux-mêmes afin de triompher de leurs concurrents.
Ils étaient plus d’une centaine de détenus à prendre part au concours dans des différentes disciplines de leur choix. Dans la catégorie de la dictée, Monsieur Djéglé Koami Dziédjom se classe 1er avec seulement deux fautes commises. Le 1er prix pour la lecture revient au sieur Siakou Kokou. Stan Akakpo quant à lui décroche la première place en Slam alors que Dorcas Lawson arrivait première en poésie.
Les lauréats ont reçu leurs prix ce lundi 21 mars 2016 dans une grande cérémonie qui s’est déroulée à la prison civile de Lomé en présence des autorités administratives, des directeurs de société et des partenaires de la prison.
Les détenus ont profité de l’occasion de cette remise de prix pour une fois encore soumettre des doléances à l’endroit des hautes personnalités présente à la cérémonie. Il s’agissait de les interpeller sur la qualité de la nourriture, l’équipement de l’infirmerie, l’installation d’une bibliothèque et d’une médiathèque…
« Ces doléances sont légitimes et je considère très important la bibliothèque, la médiathèque et la vidéothèque. Celles-ci vont à coup sûr, contribuer à leur santé mentale et aussi, va leur permettre de ne pas désapprendre en prison. Ceci va surtout leur permettre d’avoir leurs connaissances et leur degré d’information au même niveau que ceux à l’extérieur » a déclaré le responsable du bureau régional de l’Afrique de l’Ouest (BRAO) de l’OIF à Lomé qui s’est également réjouit de l’initiative prise par l’association « Solidarité Mondiale pour les Personnes Démunies et les Détenus » (SMPDD) en faveur des détenus.
Pour la lauréate du prix de la poésie : « Je suis très émue que ce premier prix de la poésie m’est été décerné. Je ne m’y attendais pas du tout, parce qu’il y avait tellement de concurrents. Pour moi, la poésie c’est toute ma vie. Aujourd’hui je me sens vraiment très honorée parmi mes codétenus, parce qu’on était très nombreux pour ce concours. Je peux dire qu’on est en prison mais la prison ne nous a rien pris. Nous demeurons ce que nous sommes, nous n’oublions pas notre identité. Le poème qui m’a valu le premier prix s’intitule « l’envol de l’aigle », a-t-elle déclaré au micro de tootogo.tv.