L’artiste comédien, chanteur, metteur en scène, directeur du Centre Culturel DENYIGBAN à Lomé démissionne du centre et veut se lancer dans la politique. www.Tootogo.org votre site culturel est allé aux nouvelles pour en savoir plus sur cette décision inopinée de l’artiste comédien Frédéric GAKAPRA alias le charcutier, qui laisse perplexe ses fans…
Et votre site se fait le devoir de vous apporter plus d’éclaircissement sur la décision de l’artiste. Yves Dossou a échangé avec l’artiste, nous vous proposons l’intégralité de leur discussion.
Bonjour Frédéric GAKPARA, il parait que vous abandonnez le monde de la culture pour la politique est-ce vrai ?
Bonjour Yves DOSSOU, je pense que l’interprétation est trop tirée parce qu’être culturel c’est un métier et je ne pense pas la même chose de la politique. Je suis artiste, auteur, metteur en scène et j’occupais une fonction c’est celle du directeur du centre culturel DENYIGBAN. Et pour des raisons de conformité aux statuts du centre culturel DENYIGBAN, il ne m’était pas possible d’être encore directeur puis que je voulais m’engager dans la politique, un engagement personnel, et cela n’empêche que je demeure un auteur même si sur la scène beaucoup de choses ne se feront plus.
Vous estimez que la politique n’est pas un métier mais vous quittez votre métier pour la politique n’est-ce pas bizarre ?
Non! Si vous me suivez bien je dis, j’ai quitté donc ma fonction de directeur du centre culturel DENYIGBAN parce que les statuts du centre n’autorisent pas le cumul avec l’engagement politique. Mais ma profession c’est être artiste, c’est être auteur, c’est être metteur en scène ce sont mes capacités intrinsèques et ça, peut- être je mets du bémol dans certaines choses mais au niveau de l’écriture je demeure sur la scénette en tant qu’auteur et pour quoi pas consultant artistique.
On peut comprendre par là que le rendez-vous le 15 Avril prochain avec la population au centre culturel DENYIGBAN tient ? Ou le programme a-t-il changé avec votre démission ?
Le 15 Avril c’est ma prestation en tant qu’artiste. J’y tiens, mais ce sera non pour la scène théâtrale.
Alors Frederick Gakpara désormais portera quelle couleur de parti politique ? Ou va t-il créer son propre parti politique ?
(Rires). Je suis étonné qu’on assimile toute de suite le choix politique à un parti. Non je pense qu’un politique c’est celui là qui doit prendre position pour les actes touchant à la vie de tout citoyen, celui là qui doit se battre pour le mieux être de la population et je ne pense pas qu’il faille créer un parti politique pour cela. Je pense tout simplement qu’il faut relever les insuffisances dans la conduite des sujets de la nation et donc de réagir en conséquence.
Voulez-vous faire de la politique Freelance ?
(Rires). Je pense que la première des choses pour moi c’est d’abord ma liberté ensuite de ne pas cataloguer ceux qui ont un point de vue différent du mien. La mobilisation que je me dois de faire désormais c’est d’appeler tous ceux qui appartiennent à n’importe quel parti ou association, de partager mon idéologie, que je dénomme « l’inter-social ». L’inter-social qui est donc l’affirmation des valeurs et de la dignité humaine. Et pour moi tout citoyen doit se reconnaître dans le devoir de réagir contre toutes actions qui brimeraient ses libertés ou la justice. Il devrait réagir et c’est celui là qui s’inscrit donc dans la logique de l’inter-social. C’est une idéologie, ce n’est pas un parti, ce n’est pas une association, ce n’est pas un mouvement.
Qu’est qui vous a motivé à vouloir vous engager dans la politique ? Avez-vous l’ambition de devenir président de la république, ou ministre ?
Je pense tout d’abord que la réflexion, le choix, la décision et l’analyse de tout sujet touchant la vie sociale la vie de l’homme en somme reste une vie politique. En ce sens je ne pense pas que je ferais un scoop en disant que je suis politique. Mais là ou les gens regarderaient c’est que je m’engage à mener toute bataille qu’il y a lieu de faire pour que les gens retrouvent cette dignité perdue. Et cette bataille là, pour moi ce n’est pas d’être un responsable politique, ce n’est pas de devenir un député. Au fait ma position, ce n’est pas pour occuper un poste, je ne crois pas que ce sont les élections qui constituent une porte de sortie de crise pour le Togo.
Je pense que c’est d’abord un assainissement de la vie politique, l’assainissement de la vie publique et l’exigence du respect du minimum de droit qui va nous conduire vers d’abord une réconciliation et ensuite vers des élections qui soient dignes de ce nom. C’est dans cette logique là que je m’inscris, pas en chasseur de poste.
Il n’est pas donc question de croire que GAKPARA aurait échoué en comédie et se chercherait en politique ?
(Rires). Je ne pense pas, parce que je pense que tout esprit honnête doit reconnaître quand même que nous avons pu réaliser beaucoup de choses malgré les difficultés, malgré les pressions, malgré les manques de soutien. Nous avons pu tout au moins créer un centre culturel pour le Togo qui est le centre culturel DENYIGBAN. Et quand on sait que le Togo n’a pas de centre culturel national et que nous, structure privée, nous en avons créé, nous en avons construit c’est tout simplement dire quand même que nous avons réussi. Nous sommes de ces gens là qui n’aiment pas faire de leur petite réussite l’apothéose de la vie, et nous pensons que nous avons mieux à faire et le mieux à faire est pour moi m’engager totalement pour que les gens voient leurs problèmes de tous les jours s’amoindrir.
Frédéric GAKPARA, je vous remercie.
Yves DOSSOU c’est moi, qui vous remercie.