La 348è édition de la fête traditionnelle Epé Ekpé ou Ekpessosso (Pierre sacrée) s’est déroulée ce jeudi 02 Septembre 2010 à Aného (Togo) avec la prise d’une pierre blanc-sale, à Gbatomé, Glidji, situé à environ 50 km à l’est de Lomé (Togo). Cette année, une confusion s’est installée autour du message de la pierre.
«C’est une cérémonie qui permet de recevoir le message des ancêtres à travers la couleur de la pierre », selon un responsable de couvent vodou à Glidji.
Comme chaque année entre la fin août et le mois de septembre, le peuple Guin, au sud du Togo, célèbre la nouvelle année avec ses frères venus du Bénin, du Ghana, et du Nigeria. Ce nouvel an est marqué par la prise de la pierre sacrée. La manifestation a lieu à Glidi, dans le sud du Togo.
Plusieurs milliers de participants, pour la plupart des adeptes du vaudou venus du Bénin, du Ghana, de la Côte d’Ivoire du Togo ont assisté à ces manifestations à la place historique de Glidji Kpodji.
Cette année, la pierre sacrée est de couleur blanc sale. Les Guins sont divisés sur l’interprétation de la couleur de la pierre. Pour les uns, elle annonce des risques d’accidents graves de circulation, prône la réconciliation, le succès et la réussite chez les élèves au cours de la prochaine rentrée scolaire. Pour le clan qui se réclame plus proche du vodou, cette pierre annonce un changement brusque, recommande des sacrifices aux divinités, une bonne année pour les récoltes, d’aimer son prochain malgré ses différences, et ajoute que les divinités attendent les sacrifices qui n’ont pas été faites depuis l’année précédente.
En effet, la pierre, également de couleur blanc-sale l’édition précédente, a recommandé l’édition précédente aux autorités du pays, de procéder à des sacrifices, afin de purifier le peuple togolais. Elles devraient également organiser des cérémonies de purification des joueurs de l’équipe nationale de football. Mais, que nenni.
Bien avant la prise de la pierre, a lieu la cérémonie « Situtu » (ou projection de l’eau), quatre semaines environ avant le jour J, en présence des grands prêtres du peuple Guin. Cette cérémonie vient au fait corriger la brouille qui existait entre le chef Lawson Zankli, chef suprême de la ville d’Aného, et le prêtre vodou Nii Mantchè. Selon des prêtres vaudou, le « Situtu » est un symbole d’union, un rite de purification, de régénération, de retour à l’ordre et d’annulation des règlements passés. Mais apparemment, elle aura rien donné.
La prise de la pierre sacrée est suivie le vendredi de l’invocation des morts ; de l’immolation d’animaux et d’offrandes aux morts le samedi, appelés Yaka-Yokin ; et le dimanche, jour de la nouvelle année du calendrier lunaire des Guins, de la présentation des vœux.
Cérémonie hautement traditionnelle, la cérémonie Ekpessosso a toujours lieu en septembre marque le début d’une nouvelle année chez les Guins.
Rappelons que les Guins en fuyant les guerres pour s’installer au milieu du 17ème siècle à Glidji, au bord du Lac Togo, ont fondé leur royaume sous le roi Foli Bébé.