Lawson Koko: une valeur de la musique traditionnelle

La musique traditionnelle connait de nos jours une ampleur sans précédent. Parmi les personnes en nombre restreint qui s’y adonnent et veulent en faire un métier, y figure un jeune très talentueux qui a exporté et valorisé la culture togolaise en Europe.

Koko Lawson, puisqu’il s’agit de lui, a fait ses premiers pas dès le bas-âge dans le groupe de fanfare de son oncle comme trompettiste avant de rentrer dans un groupe de ballet. Auteur d’un album de 7 titres avec le groupe « Percu et Danse d’Afrique », il est aujourd’hui une référence culture incontestable et incontesté. Alex Lawson l’a rencontré lors de ses vacances à Lomé.

Bon nombre des compatriotes vivant en Europe, plus précisément en Allemagne et Hollande reconnaissent en toi une valeur sure de la musique togolaise. Pourquoi cette notoriété fait-elle défaut au Togo ?

C’est très simple, les us et coutumes de notre cher continent, l’Afrique, sont aimés et très respectés en occident parce qu’ils mesurent mieux la portée de cette musique acoustique très riche en son. C’est dommage pour mon pays car, il y a des gens ici qui sont prêts à dénigrer, à profaner et à vilipender tous ceux qui font la musique traditionnelle. En tout cas, nous sommes persuadés que la puissance de nos rythmes, nous permettra d’écrire une nouvelle page de notre histoire.

Aujourd’hui tu n’es pas le seul à puiser ton inspiration des valeurs traditionnelles. On peut citer Peter solo, King Mensah, Joe Coo et Thierry Faha. A part King Mensah, la vie n’est pas tellement rose pour les autres auprès du public togolais. Es-tu confiant ?

Je trouve que c’est absurde d’avoir honte d’exalter sa tradition. Nous devons restés confiants et fiers dans cette tâche noble. Sinon, nous tuons à petit feu cette richesse que nos ancêtres nous ont léguée. Aujourd’hui, les Congolais, les Sud-Africains, les Ivoiriens et Camerounais font aimer leur rythme au monde entier grâce à l’approbation que leur musique a reçue dans leur propre pays. Si nous les Togolais, nous rejetons nos valeurs, c’est périlleux pour notre identité et notre dignité. Mais je suis décidé à briser ces normes qui pèsent sur notre société.

Parles nous un peu de tes tournées.

Vous savez, ceux qui se font les stars du Hip Hop au Togo ne bougent presque pas du pays car ils ne peuvent pas exporter leurs produits. Ils imitent les occidentaux et risquent de se faire ridiculiser à l’étranger. Alors que quand vous prenez King Mensah, Thierry N’Keli Kaha, Joe Coo et moi, ben ! Nous circulons librement et jouons la tête haute partout et les sollicitations se multiplient. J’ai participé à plusieurs festivals en Hollande, en Espagne, en Allemagne, même au Bénin à côté. Je ne peux pas tout citer.

Un dernier mot sur ton album.

C’est le fruit d’un regroupement des talents africains au sein du groupe « Perçu et Danses d’Afrique ». Il est composé de Béninois, de Ghanéens, de Burkinabé et Togolais. L’album s’intitule « Destin » et comporte sept (07) morceaux dont Rirora, Mawugan Elavagnon et Miva.

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