Le gros soulagement de Kodjovi Obilalé

Touché dans une attaque contre le car du Togo, le gardien de Pontivy devrait rentrer chez lui en début de semaine prochaine.

C’est la fin d’un (trop) long feuilleton. Un soulagement. « En fin de matinée, j’ai reçu un appel téléphonique. C’était Jean-Pierre Escalette, le président de la Fédération Française de Football (FFF), qui m’annonçait que sa fédération allait prendre en charge les frais de rapatriement de « Doudou ». Je l’avais encore eu la veille au téléphone, il était moralement au fond du trou. »

C’est Philippe Le Mestre qui s’exprime. Une voix fatiguée mais empreinte de soulagement. Gravement touché au dos et à l’abdomen par balles le 8 janvier dernier dans la province angolaise de Cabinda par des rebelles du FLEC (Front de libération de l’enclave de Cabinda) lors d’une attaque en règle du car de l’équipe du Togo, deux jours avant l’ouverture de la coupe d’Afrique des nations (CAN), le gardien de la GSI Pontivy (CFA), Kodjovi Obilalé (25 ans) devrait prochainement être de retour dans le Morbihan. Alors son président peut enfin savourer l’instant.

Un retour programmé la semaine prochaine

Rapidement, le solide gardien pontivyen avait été évacué vers la clinique de Mill Park, à Johannesburg où il avait été opéré dès le lendemain par le professeur Elias Degiannis. Puis placé en soins intensifs. Le délai avait été fixé à dix jours avant d’envisager un rapatriement en France et en Bretagne, vers le centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape de Ploemeur, à deux pas de Lorient où réside Obilalé, sa compagne Jessica (vite venue à son chevet, en compagnie de la sœur du gardien) et leurs deux jeunes enfants.

Mais malgré le temps qui passe, un état de santé qui s’améliorait de jour en jour, Kodjovi Obilalé voyait les jours puis les semaines défiler. « En fait, son rapatriement butait sur la prise en charge », raconte Philippe Le Mestre. Ni l’Angola, pays organisateur de la CAN, ni la Fédération togolaise, ne voulait verser les 65 000 € demandés par International SOS, société spécialisée dans l’assistance médicale à l’étranger, une somme dérisoire à l’échelle du football international.

Seul le soutien de ses proches, le poids d’Emmanuel Adebayor, son grand pote et star des Éperviers du Togo et de Manchester City qui pesait de tout son poids dans le dossier, lui ramenait parfois un sourire sur son visage. Récemment encore, lors d’un déplacement à Moissy-Cramayel, ses partenaires de la Garde Saint-Ivy s’étaient relayés au portable pour lui remonter le moral.

En fin de semaine dernière, la bonne nouvelle prenait forme puis la Fédération tologaise faisait marche arrière. « Depuis trois jours, je sentais chez lui un ras-le-bol face à l’immobilisme général, poursuit son président. On ne pouvait plus laisser les choses comme ça, il fallait que ça bouge derrière. »

Sur les ondes d’une radio nationale notamment, Kodjovi Obilalé exprimait hier matin sa grande lassitude. Une voix remplie de tristesse, un cri de désespoir. Un cri qui a fait mouche auprès de la 3F et de son président. « Une superbe nouvelle. Quand je lui ai annoncé la nouvelle j’ai deviné un grand soulagement. Je l’ai trouvé aussi très fatigué après les récents contrecoups », commente Philippe Le Mestre, qui mettra ce matin en rapport International SOS et le trésorier de la FFF afin de régler la procédure du rapatriement et de valider le dossier. Une fois le chèque signé, le retour du gardien togolais pourrait s’accélérer. « Plus certainement en début de semaine prochaine », confirme le président pontivyen. Ensuite, il lui faudra du temps avant de retrouver, crampons aux pieds, ses potes du Faubourg de Verdun à Pontivy. Secondaire…

Éric HORRENBERGER.

Source: www.ouest-france.fr

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