A l’annonce de l’attaque contre le bus qui transportait la sélection togolaise, alors qu’il franchissait la frontière entre le Congo et l’Angola, où se disputera la Coupe d’Afrique (CAN-2010), c’est la consternation et l’incompréhension totale à Lomé (Togo).
L’onde de choc a atteint son paroxysme ce samedi, quand les Togolais ont appris le décès d’Abalo Amélété, l’adjoint du sélectionneur Hubert Velud touché par une balle au niveau du ventre lors de l’attaque du bus et de l’attaché de presse, Stan Ocloo, qui aussi a succombé à ses blessures.
La nouvelle a vite fait le tour du Togo comme une trainée de poudre. L’amertume se lit sur tous les visages.
« Je suis abattue par cette nouvelle. Je n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé », confie Maman Togo, Présidente d’un club des supporteurs de la sélection togolaise, visiblement choquée.
« C’est une sage décision qu’a prise le gouvernement de faire rentrer les joueurs. Car dans cet état, je ne pense pas ce qu’ils pourront offrir comme jeu », affirme Marc De Souza, supporteur des Éperviers » du Togo.
« Pour une première fois que l’équipe a réussi à régler ses problèmes de primes et a gagnée tous ses matches de préparation, on nous tire dessus », se désole Aimé Ekpé, Directeur du bimensuel sportif togolais, « l’Équipe Sportive ».
Dans tous les coins de Lomé, le sujet était au centre des discussions et les commentaires vont bon train.
« Il y a quelques années le Togo a perdu plus d’une vingtaine de ses fils dans le crash de Lungi en Sierra Leone. Cette plaie est encore béante, et un autre drame nous frappe. C’est terrible », commente un jeune supporteur du quartier Kodjoviakopé, le quartier où a vécu l’attaquant de Manchester City (1ère Ligue Anglaise) Emmanuel Adébayor.
Le Togo a décidé samedi, par la voix de son ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, Pascal Bodjona, de se retirer de la Coupe d’Afrique des Nations Angola 2010 suite à cette sanglante attaque dont est victime la sélection togolaise.
« Nous ne pouvons pas continuer dans ces circonstances la compétition de la CAN » a déclaré M. Bodjona au cours d’une conférence de presse à Lomé (Togo). Et d’ajouter : « Les Éperviers sont attendus à Lomé dans les prochaines heures ».
Les autorités togolaises ont décidé 3 jours de deuil national à partir de lundi, en hommage aux « martyrs de Cabinda ».
L’attaque du vendredi 8 Janvier 2010 a été revendiquée par le Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC), un mouvement qui lutte depuis 1975 pour l’indépendance de ce territoire coincé entre la République démocratique du Congo (RDC) et le
Congo-Brazzaville.
Le FLEC indique, dans un communiqué, que « cette opération n’est que le début d’une série d’actions ciblées qui se poursuivront sur l’ensemble du territoire de Cabinda ».
Adebayor : « Le chef de l’État a décidé, on va rentrer »
La rédaction – RMC.fr, le 10/01/2010
En direct sur RMC, le capitaine togolais Emmanuel Adebayor a annoncé la décision des Eperviers de finalement se plier à la volonté du président et de se retirer de la Coupe d’Afrique des Nations.
Emmanuel Adebayor (capitaine du Togo) : « Les autorités togolaises ont décidé de plier bagages. Le plus important, c’est ce que le chef de l’Etat a décidé, on va rentrer. En tant que capitaine et porte-parole du Togo, j’ai parlé avec toutes les autorités ici. Je leur ai dit de prendre les mesures nécessaires pour notre sécurité. J’en ai parlé avec le capitaine et la délégation de la Côte d’Ivoire et avec les Ghanéens. Ils m’ont exprimé leur soutien en disant qu’ils étaient prêts à quitter la compétition si on le faisait. A la fin de la journée, on a vu qu’ils étaient prêts à poursuivre. Si on parle de morts, la compétition doit être annulée. Mais la CAF en a décidé autrement. Nous, on va rentrer et on souhaite bon courage à ceux qui vont rester, surtout au Burkina Faso, à la Côte d’Ivoire et au Ghana. Ce que j’ai dit à leurs dirigeants, c’est qu’ils pouvaient être attaqués à Cabinda à tout moment. »
L’équipe togolaise de football décide de participer à la compétition dimanche 10 janvier 2010
Alors que le gouvernement togolais a décidé de rapatrier toute l’équipe, Pascal Bodjona, ministre de l’administration territoriale, a déclaré dans un communiqué que le Togo ne pouvait pas participer à la Can (Coupe d’Afrique des Nations) dans cette situation dramatique. Le gouvernement togolais a annoncé hier samedi que le Togo ne participerait pas à la Coupe d’Afrique des Nations (Can) suite à l’attaque meurtrière dont son équipe a été victime en Angola.
L’équipe togolaise de football a décidé ce matin de dimanche de participer à la compétition.
L’entraîneur adjoint et l’attaché de presse de l’équipe du Togo ont succombé à leurs blessures après le mitraillage de leur autocar dans l’enclave de Cabinda. Le chauffeur du car est quant à lui mort sur le coup.
Un joueur,Thomas Dossevi, a expliqué sur France Info : « C’est une décision de coeur, par rapport à nos disparus ». « On a parlé assez longuement, on s’est regardés en face, et on s’est demandés si partir maintenant, c’était peut-être de la lâcheté ».
« Et on s’est tous dit que rester, c’était peut-être faire preuve de courage. On a envie de rester et de jouer cette compétition, même si c’est clair que c’est difficile. Mais en restant unis et groupés, on peut peut-être ramener quelque chose et remonter l’honneur ».©foncier.mobi