Il était 15h15mn (heure locale) ce vendredi 8 janvier 2010. Alors que le bus qui transportait la sélection togolaise de football passait la frontière du Congo et de l’Angola, où doit s’ouvrir ce dimanche la Coupe d’Afrique des Nations de Football, celui-ci a essuyé des tirs, faisant des blessés.
De nombreux joueurs sont blessés, certains se trouvent dans un état grave, a-t-on appris des joueurs.
« Je vais plutôt bien mais plusieurs joueurs sont dans un sale état, a expliqué Thomas Dossevi sur les ondes de RMC, une radio locale française. On est toujours à l’hôpital. On s’est fait mitrailler comme des chiens et on a dû rester 20 minutes couchés sous les sièges pour éviter les balles ». Il ajoute : « On ne veut plus jouer la Can. On pense plutôt à nos coéquipiers qui sont blessés ». C’est la vision de l’international togolais de Grenoble, Alaixys Romao: « Nous sommes tous sous le choc.
Le Togo ne voulait pas jouer cette CAN. Si on peut annuler tous les matches, pourquoi pas. On ne pense qu’à rentrer à la maison. Si on peut boycotter la CAN autant le faire », a expliqué le joueur du GF 38.
Pour l’instant, le bilan fait état de 9 blessés et 1 mort, le chauffeur est décédé après avoir été mitraillé.
Deux joueurs seraient gravement blessés, Serge Akakpo qui a reçu des balles au dos et Kodjovi Obilalé, gardien de but, qui devrait subir une opération. On parle aussi de l’entraîneur des gardiens, le docteur, l’intendant chargé de la communication ainsi que l’entraîneur-adjoint ont également été touchés grièvement. Hubert Velud, le sélectionneur français serait touché au bras.
Le défenseur du Togo Richmond Forson a indiqué sur Infosport après le mitraillage du bus que les joueurs sont pour le moment sortis indemnes de cette attaque.
« C’est le bus de bagages qui est passé avant nous et qui a pris des balles, car ils croyaient que nous étions dedans, ils ont tiré sur le chauffeur de ce bus et je pense qu’il ne s’en est pas sorti, le pare-brise était cassé », a-t-il expliqué.
L’armée congolaise a pu escorter les joueurs et le staff vers l’hôpital le plus proche.
Du coté de Lomé, on est choqué.
« Nous sommes abattus par cette nouvelle. Nous avons une équipe qui, nous croyons veut démonter quelque chose à cette CAN », a affirmé Winny Dogbatsé, le Président du comité de mobilisation de fonds pour soutenir les Éperviers, à Lomé (Togo).
« Demain, nous seront à Cabinda pour évaluer les dégâts », a-t-il ajouté.
Depuis les années 60 et 70, les Forces de Libération de l’État du Cabinda/Position Militaire, un groupe armé qui se bat pour l’indépendance du Cabinda, une enclave angolaise au Congo, a revendiqué cette attaque. Ce mouvement réclame l’indépendance du Cabinda. Avec cet incident malheureux, il veut se donner de la voix.