Entre temps, les forces de sécurité ont aussi intervenu pour calmer le public, mais en vain. La tension était permanente jusqu’à 1heure 30 minutes où le public a décidé de vider les lieux.
Un jury partial ?
Plusieurs observateurs du mouvement hip-hop togolais se sont étonnés de la composition du jury. Ils ne comprennent pas pourquoi, Steven AF, Président du jury, réalisateur de presque la totalité des clips d’Ali-Jezz, et bien sûr le réalisateur du clip « Ajan » du rappeur de plus en plus contesté. Nul ne doute pas non plus de l’affinité entre Ali-Jezz et Lovejoyce, membre du jury, presque Manager du métis de Bè.
« Je ne veux pas savoir les critères sur lesquels le jury se base pour décerner ces prix, mais tout n’est pas clair pour nous, d’où ces remue-ménages », explique B. Junior, promoteur, qui se dit déçu par l’échec de cette édition.
Des trophées de complaisance ?
Le seul trophée ayant fait l’unanimité est bien celui du « meilleur artiste r’n’b » qui est allé à Omar B., jeune artiste et ingénieur du son qui a de la côte depuis un temps.
Dans la catégorie «meilleur clip vidéo», Ali Jezz est passé devant ses adversaires Poundy Cissé, Ghetto Mik, Master Popa, Ty G, Freekers et Kanoman.
« Croyez- vous que si ce n’était pas son réalisateur qui est en même temps le Président du jury, il allait gagner dans cette catégorie ? « , disait un spectateur, visiblement anti-Ali.
Quand bien même « Y a encore de l’Espoir » le titre en compétition du groupe Les 100 papiers n’a rien de reggae ou dancehall, ils ont décroché le prix dans la catégorie « meilleur tube reggae dance-soul », analyse un agent d’artiste. Et d’ajouter : « Je sais qu’ils veulent sauvegarder leur image. Je reconnais la qualité de ce groupe, mais ce trophée ne leur colle pas ».
Pour d’autres analystes « les organisateurs de cette cérémonie doivent faire attention. Décerner des Awards ne veut pas dire, tout faire pour conserver le statut des leaders ou des favoris », estime Dieudonné Kévin, animateur télé.
D’autres récompenses prévues, notamment dans les catégories Révélation, Break Dance, Tube de l’Année et les prix spéciaux n’ont pu être attribués. Les promoteurs l’ont finalement fait 48 heures après, en direct des studios de la radio organisatrice de l’évènement. Ainsi, Masta Popa s’est adjugé du titre de Tube de l’Année. Lauress, la révélation de l’année, et No Limit se contente du meilleur groupe Break Dance 2009.