Tchanilé Bana et ses limites tactiques

C’était aux éliminatoires de la CAN 2002 que les Togolais ont découvert cet entraîneur qui avait eu le mérite de qualifier le Togo pour sa 5ème participation à une phase finale du grand rendez-vous des nations du football continental.

 Le renouveau footballistique entamé en 1997 avec la participation au Burkina 98 a, en quelque sorte, facilité la tâche à ce fils du terroir, Bana Tchanilé. Il sera vite porté aux anges avec des résultats satisfaisants.

Mais à la phase finale à Sikasso au Mali, le Togo a simplement déçu tous les espoirs nourris à son endroit. A cette époque déjà, les critiques étaient presque les mêmes qu’aujourd’hui : déficit de culture tactique doublé d’une curieuse affaire de pot de vin à verser à l’entraîneur pour être sélectionné. L’affaire a fait grand bruit à Lomé et dans tout le pays avec des révélations de certains joueurs à ce sujet. Plus tard, le divorce sera consommé entre la Fédération Togolaise de Football dirigée à l’époque toujours par Rock Gnassingbé et le sélectionneur Bana Tchanilé. Après avoir fait un tour au Burkina Faso avec certains clubs, le technicien togolais reviendra au pays pour prendre en main Agaza FC. Malgré les moyens suffisamment débloqués, il ne fera pas mieux avec le club de Tokoin. En 2007, Tchanilé sera embauché par la Fédération nigérienne de football comme sélectionneur des Mena du Niger avec des objectifs clairs de qualifier la sélection de ce pays pour la CAN Ghana 2008. Il quittera Niamey sur la pointe des pieds. Revenu à Lomé, il guettera la moindre occasion pour rentrer dans le staff technique des Éperviers du Togo.

Rock Gnassingbé, revenu aux affaires en janvier dernier, lui fera appel pour prendre en charge les sélections locales, espoirs et olympiques. Tchanilé bousculera les choses pour accéder d’abord à l’équipe A comme adjoint à Jean Thissen, puis entraîneur titulaire intérimaire pour le match Togo-Maroc. Et c’est cette dernière sortie des Éperviers face aux Lions de l’Atlas du Maroc dans le temple de Kégué qui fait apparaître au grand jour ses limites, ses insuffisances et ses lacunes. Cela n’a fait que corroborer les critiques qu’on avait formulées à son égard depuis la CAN 2002.

Le 06 septembre dernier, Tchanilé Bana a fait montre d’une insuffisance de culture tactique, d’une mauvaise lecture du jeu et même d’un mauvais placement ou positionnement des joueurs sans oublier le hasard dans le choix des joueurs. Il est également à noter que selon certaines indiscrétions, des joueurs se seraient plaints d’avoir été approchés de verser des pots de vin pour être sélectionnés.

En somme, ce sont les mêmes accusations que celles portées à son encontre au lendemain de la CAN 2002 au Mali. Pour l’heure, nous nous gardons de faire certaines révélations au sujet de son intrusion dans le staff technique, sa gestion de l’effectif des Éperviers et ses relations avec les joueurs. Avec autant d’impairs, il est clair que Tchanilé Bana, malgré sa bonne volonté et son abnégation, est trop limité pour les Éperviers au vu de ses dernières prestations. Même son maintien à la tête des sélections locales et olympiques devient de plus en plus problématique. Les échéances qui attendent les sélections togolaises sont assez sérieuses pour qu’on s’amuse, à moins que le Togo ne se fixe aucun objectif. Ce qui est dit est dit.

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