« Le football est devenu une industrie trop sérieuse pour ne pas être prise au sérieux » Écrivain, chercheur, dramaturge et metteur en scène, Lanou Elitsa, est également un ancien préfet (Kloto et Golfe) et ancien haut fonctionnaire à l’Union européenne.
Il fut ancien entraîneur d’ASKO de Kara et de Gomido de Kpalimé et inspecteur de Jeunesse et sports. Actuel directeur technique national adjoint, Koadjo Lanou Elitsa s’emploie depuis deux mois avec son supérieur hiérarchique direct, le DTN Jean Thissen à asseoir une direction technique nationale aux normes professionnelles. A travers cette interview, il revient sur ses relations avec le DTN et le programme d’action qu’ils sont entrain de suivre avec la création des directions techniques régionales.
Oncle Sam Elitsa, après votre présentation à la presse comme Directeur Technique Nationale Adjoint (DTNA), vous avez été aux côtés du DTN Jean Thissen partout où il était allé. Mais par la suite, vous avez brillé par votre absence remarquée notamment du staff technique qui a effectué les voyages relatifs aux matches Gabon-Togo. Que s’est – il passé ? Un incident ?
Vous avez raison, j’étais absent du staff technique qui avait fait le déplacement du Gabon et du Maroc. C’était à raison. En effet, afin de bien gérer le scénario où le Directeur Technique National est en même temps le Sélectionneur national, le DTN Jean Thissen et moi-même, nous avons convenu de dissocier les deux responsabilités. Ainsi donc, pendant que l’entraîneur national focalise son attention sur les Éperviers du Togo, avec ‘’sa bénédiction’’, moi je travaille à l’animation de la direction technique nationale.
Et qu’avez –vous fait concrètement après les deux premiers mois sous le manteau de DTNA ?
Au nom du DTN, j’ai dirigé le dossier de recrutement des Directeurs Techniques Régionaux. (DTR). Ils sont au nombre de six (06). Et leur mission s’avère d’une importance capitale pour l’avenir du football togolais. Ce sont eux qui vont servir de relais pour la DTN dans la mise en place d’une politique footballistique conséquente au Togo. Avec eux, c’est carrément le travail sur le terrain, en ce qui concerne la détention et le suivi des talents dont regorge notre pays.
Au cours de votre conférence de presse où vous présentiez ces DTR, vous évoquiez les deux autres axes sur lesquels vous comptez insister en termes de plan d’action. Pouvez –vous nous en dire plus ?
C’est exact ce que vous relevez. Avec les DTR, c’est le travail sur le terrain. Mais au –delà de cela, il y a aussi et sur tout le travail d’éducation et travail de recherche. Pour être plus concret, ces deux rubriques consistent à :
1- concernant le travail de recherche une cellule de réflexion est mise sur pied. Et avec elle, une œuvre collective va être produite sous le titre : De la problématique du coaching en Afrique : le cas du Togo. La cellule est conduite par l’expert sportif Abalotou Esso; et bénéficié du soutien de plusieurs personnes de référence dont les noms seront dévoilés en temps utile.
2- Pour ce qui est du volet éducatif, le Club des Amis du Football Togolais (CAFT) est mis sur pied. C’est une opération dont les populations cibles sont les enfants jeunes gens et jeunes filles de 07 à 15 ans à qui les idéaux du football seront enseignés de façon artistique. Avec dont ce plan d’action et ces trois axes, nous sommes sûrs de pouvoir traduire dans les faits, un grand rêve qui nous tient beaucoup à cœur : le football pour un Togo meilleur.
Votre plan d’action est claire et peut forcer admiration et compliments. Pour autant, êtes-vous sûrs d’avoir les moyens conséquents pour réaliser votre rêve ? N’êtes-vous pas trop ambitieux ?
Vous savez ? Je suis de ceux qui savent et affirment que l’abondance est un choix ; de même que la pauvreté. Ne savez-vous pas que notre cher Togo s’appelle aussi l’Or de l’humanité ? Pour la promotion du football de développement, nous soumettons des projets conséquents à la CAF et à la FIFA ; des projets qui vont certainement être financés. Cependant, nous nous devons choisir de nous prendre en charge nous – mêmes.
A ce propos, j’ai la ferme conviction que les autorités préfectorales et communales vont choisir de contribuer financièrement et matériellement à la réussite des entreprises des DTR. Ils le feront avec d’autant plus de passion que, par exemple, les talents qui vont être détectés dans leur juridiction seront des trésors à valeur inestimables pour les uns et les autres. De nos jours, le ballon rond est devenu ‘’une industrie’’ trop sérieuse pour ne pas être prise au sérieux.
Les gens qui vous connaissent racontent que vous êtes le spécialiste du bénévolat et l’incarnation vivant du patriotisme. Et que vous seriez prêt à jouer votre carte de DTNA sans exiger un préalable financier, un contrat en bonne et due forme à l’instar de DTN Thissen. Qu’en dites-vous ?
(Rires…) Je vais vous dire une chose : si le bénévolat existe, moi, je n’y crois. Je suis plutôt un passionné du patriotisme lucide et du travail désintéressé. Entre nous ; savez-vous que le ciel est un œil qui voit tout et qui arrose chaque être humain selon ses œuvres ? Autre choses : savez vous que l’argent, c’est comme la femme ? Plus vous vous agitez autour d’elle, plus elle vous nargue. Tournez-lui le dos un instant. Elle commence alors à s’interroger sur elle-même, prête à vous ouvrir ses portes. En d’autres termes, la meilleur façon pour nous Togolais d’exiger un contrat, c’est de convaincre par le travail et les actes concrets unanimement appréciés.