Les Clubs d’élite et la magouille administrative

L’administration de la Fédération Togolaise du Football (FTF) est bien défaillante depuis des lurettes et se complait dans cet état.

A chaque championnat organisé, il est noté des dérapages inadmissibles dans la gestion administrative des joueurs. Et le phénomène prend d’ampleur au fil des années. Les différentes commissions d’organisation créées pour gérer les saisons participent à cette magouille par une complicité active.

Aucun club n’a réussi à s’organiser régulièrement pour disputer le championnat du début à la fin. Il y a toujours des indices de magouille sur l’identité de tel ou tel autre joueur.

Il ne se passe pas une journée de championnat où l’on ne découvre ou simplement que l’on ne soupçonne telle équipe d’avoir fraudé sur l’identité d’un joueur. C’est vrai que ce phénomène est observé également dans beaucoup de pays africains, mais c’est au Togo que cela prend des proportions inquiétantes avec certains clubs qui finalement se spécialisent dans le domaine.

A plus de 80%, les joueurs qui évoluent dans le championnat D1 au Togo ne le font pas avec leur âge réel. On estime généralement qu’il est difficile d’intégrer la sélection nationale A en étant dans le championnat local. Donc il faut avoir un âge plus réduit et pour avoir la chance d’être sélectionné dans les équipes nationales de jeunes à savoir : U-20 et U-17.

Le pire, c’est lorsqu’on constate que chaque année les mêmes joueurs présentent un nouvel acte de naissance où au lieu de grandir en âge, ils deviennent de plus en plus jeunes. C’est-à-dire, le joueur X qui commence une saison dans l’élite avec un âge forgé de 18 ans par exemple, se retrouve trois années plus tard avec toujours le même âge ou en de ça.

Quel crédit peut-on accorder à un championnat pareil où forcément les règles sont faussées à l’avance. Après on s’étonne que ce joueur ne se donne pas à fond malgré son jeune âge. On a sûrement oublié qu’on a fait un trafic sur son âge et qu’il ne pouvait faire mieux.

Et c’est ce qui arrive souvent à nos joueurs qui s’expatrient de ne jamais trouver un grand club qui les emploie. Les recruteurs étant conscients du phénomène, ne dirigent nos joueurs que vers des championnats d’Europe de seconde zone.

Sans citer de nom, tout le monde peut aisément analyser la situation de nos joueurs expatriés afin de tirer une conclusion.

A part Adébayor Shéyi qui a réussi à se trouver un système de lobbying efficace avec un talent hors pair, ce ne sont que les jeunes loups issus des centres de formation en France ou des Franco-togolais qui peuvent espérer avoir une ascendance normale dans leur carrière. On peut citer entre autre les frères Ayité (Floyd et Jonathan) Alaixys Romao, Mathieu Dossèvi, Serge Akakpo, Razak Boukari, Serge Gakpé…

Les dirigeants de clubs et de la Fédération doivent prendre conscience de cette réalité et cesser de miroiter aux enfants les possibilités de s’expatrier en Europe qui les amènent forcément à se faire réduire leur âge, avec la bénédiction des parents.

La déception, le regret et bien plus le remords sont autant de conséquences qui en découlent. Aussi pour tenter de résoudre ce problème, il est impératif que la FTF réorganise totalement et intégralement son administration.

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