L’humoriste nigérien Mamane ferme les portes de la seconde édition d’Africarythmes

Pour sa première entrée sur scène le 10 Juillet, le comédien Nigérien Mamane n’en sort que le lendemain 11 juillet. La raison : une pluie mal(heureuse) avait presque tout gâché. Mais les chanceux ont pu se rattraper.

Un délire de rires au Centre Culturel Français de Lomé sur initiative du festival Africarythmes, Festival International des Musiques d’Afrique et de la Diaspora que les spectateurs togolais ne sont pas prêts d’oublier. Derrière son spectacle entrecoupé d’éclats de rire nourris, se cache un message militant du « Président de la République très très démocratique du Gondwana ».

Le spectacle, très inspiré de son One Mamane show, parle beaucoup d’immigration, d’intégration et de colonisation et autres maux de nos sociétés africaines. Bref, des questions d’actualité qui font rire et réfléchir.

Le futé chroniqueur de RFI se moque éperdument de l’immigration choisie à travers le premier ministre d’Italie Silvio Berlusconi, « qui pourrait bien régulariser tous les clandestins arrivés à la nage pour remporter les épreuves de natation des prochains Jeux Olympiques ».

« Lors de sa dernière visite à Accra au Ghana, le Président américain Barack Obama demandait aux africains de prendre leur destin en mains. Comment voulez-vous que les africains prennent leur destin en mains quand ils ont eux-mêmes attaché ses mains derrière elle ? », dénonce Mamane.

Plus loin, il raconte les supplices à accepter tous les mauvais coups de peur de se retrouver un charter à travers le désormais célèbre « La France, tu l’aimes ou tu la quittes » du président français Nicolas Sarkozy.

« Dans l’imaginaire, le balayeur (ou le technicien de surface) c’est Mamadou. Depuis les années 50, 60, 70 jusqu’à aujourd’hui, ce sont toujours les Noirs et les Arabes qui sont éboueurs ici. Ce sont les immigrés qui font les professions les plus dures, les moins bien payées et les moins valorisées », dénonce Mamane.

« J’ai adoré sa manie de jouer avec les mots. Il a un talent humoristique immense. Il parle de tout et s’adresse à tout le monde », s’extasie Eméfa, étudiante de 26 ans à l’Université de Lomé.

« A l’entendre sur RFI, je savais qu’il est doué, et il l’a confirmé. J’ai même enregistré quelques morceaux choisis dans mon téléphone que je vais faire voir à mes copines qui ont raté cette occasion », dit Elysée toute excitée. Grâce à cet afro-optimiste né au bord du fleuve Niger, ils sont nombreux à être fiers de lui pour la simple que « désormais tout le monde peut faire la différence entre le Niger et le Nigeria ».

La 2ème édition d’Africarythmes a réunit du 1er au 10 Juillet à Lomé des festivaliers venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cap-Vert, du Gabon, du Niger, de la Côte d’Ivoire, de la France et bien sûr du Togo.

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