Tcheka explose ses fans à l’ouverture d’Africarythmes

Pour sa première fois au Togo grâce à la seconde édition du festival Africarythmes, un Festival international des musiques d’Afrique et de sa Diaspora, Tchéka, découverte RFI 2005 a dompté son public. On le croyait tous outsider, et pourtant, il a démontré qu’il mérite sa place dans ce « festival à la quête des pièces rares ».

Malgré son français approximatif, il a su communiquer son feeling au public. Preuve que le dialogue des cultures est désormais une réalité ; autrement, que la musique est universelle.

D’emblée, les commentaires sur l’artiste sont unanimement positifs.

« C’est un virtuose de la scène qu’on a découvert. Il est plein de techniques », reconnaît Céline De Souza, une spectatrice.

Ils sont encore nombreux à être tombés sous le charme artistique du cap-verdien.

« J’ai souvent eu entendu parler de lui… et je suis là par pure curiosité, mais j’avoue que je suis conquit. Il m’a bluffé sur toute la ligne. Il est bon Tcheka », a dit King Anas, guitariste et musicien.

Nombreux sont aussi les spectateurs qui ont vite compris que « Tcheka est une grande école ».

« Je crois que les artistes togolais doivent encore apprendre. Il n’a pas fait du hip-hop mais il a imposé son talent. Nos artistes ont besoin de voir ces genres d’artistes pour qu’ils puissent se poser des questions sur leur carrière. Se demander s’ils veulent vraiment chanter ou s’ils sont arrivés dans le métier par accident », pense un autre spectateur.

Quelques touches sonores ont suffit pour conquérir le public loméen qui a fait craquer le centre culturel de Lomé. Accompagné du percussionniste Pery et du saxophoniste Robert Pemberton (un Ecossais vivant à Praia), le résultat est patent.

Manuel Lopes Andrade alias Tcheka est à bonne école : ses fausses notes lui valent un coup d’archet de son père, aussi grand musicien. Mais il apprend vite et se fait remarquer dans toutes les fêtes, mariages, baptêmes, …, est reconnu dans le style funana et batuque. Ce dernier est un rythme particulier à l’île de Santiago dans l’archipel du Cap-Vert qui transmet la mémoire collective et l’identité d’un peuple. C’est le message porté par le premier album de Tcheka, intitulé Argui ! (en créole : se lever, se mettre debout).

Lonji, son dernier album sorti en novembre 2007 confirme le talent et la démarche novatrice de cet artiste cap-verdien originaire de Santiago. Tchéka est un phénomène scénique, tant par l’originalité de ses compositions, par sa virtuosité (comme guitariste) et par le lyrisme touchant de ses performances vocales. Ses concerts sont un vrai régal. Il nous fait penser à un autre grand de la « World-music », Richard Bona que les fans souhaitent voir vivement dans la prochaine édition de…Africarythmes. Le festival ferme ses portes le 10 Juillet prochain.

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