Mangoh Sénah, victime de « Discrimination »

Un bras de fer oppose depuis des mois, le défenseur international togolais Mangoh Sénah à la Ligue de Football Professionnelle, qui estime que le joueur ne pourra évoluer en professionnel sans atteindre la majorité.

Dans un entretien à La Provence (quotidien français), jeudi dernier, Me Michel Pautot, l’avocat du jeune Togolais de l’Olympique de Marseille, s’indigne de la décision des instances sportives de lui interdire de jouer en France avant sa majorité, le 13 décembre prochain.

Le conseil du joueur togolais annonce son intention de demander une audience à la nouvelle secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade. Il compte la saisir de ce dossier épineux dans lequel son expérience aux Droits de l’Homme dans le gouvernement précédent, pourrait être utile.

L’interdiction a été prononcée par la Fédération Française de Football en application du règlement de la FIFA en matière de transferts de joueurs mineurs. Selon l’article 19 de ce texte, un joueur entre 15 et 18 ans ne peut jouir d’une licence pour jouer dans un championnat national si ses parents n’habitent pas avec lui sur le territoire national, ce qui n’est pas le cas de Mango Sénah.

Le Togolais évolue depuis deux ans déjà à l’Olympique de Marseille (OM) dans les catégories de jeunes et a même entamé en juin 2008 la préparation de début de saison avec le groupe professionnel, disputant quelques minutes du premier match amical de l’OM contre Istres. Des sources proches de son avocat, estiment que si la FFF a bloqué son contrat fédéral cette année, c’est qu’elle s’est rendue compte d’une erreur de la Ligue de la Méditerranée qui lui avait octroyé une licence en toute ignorance, selon la FFF du règlement de la FIFA en la matière. «Si faute il y a, elle doit être créditée à la Ligue de la Méditerranée qui a délivré la licence et n’aurait pas dû», reconnaît à juste titre, Alain Porcu, le président de Ligue de la Méditerranée. Il était très remonté en découvrant cet impair. Il a «remonté les bretelles à (ses) services», confie une source.

« Discrimination »

Me Michel Pautot, pointe les «carences des institutions sportives». Il souligne surtout que le texte appliqué «se heurte au principe du droit communautaire». «M. Mango bénéficie d’un contrat de travail, délivré par l’OM, et d’un titre de séjour en bonne et due forme. Malgré cela, on le prive de travail. C’est de la discrimination, une atteinte au droit du travail et aux droits de l’homme.», peste l’avocat Pautot.

Ce conflit juridique entre règlement sportif et droit communautaire, pénalise le joueur qui ne peut plus évoluer avec la CFA2 et les 18 ans nationaux depuis plusieurs mois déjà.

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