Amen VIANA: un Guitariste hors norme.

Aujourd’hui au Togo, en Afrique et en Europe, on pourrait compter parmi les grands Guitaristes Amen Viana, qui a l’habitude de jouer aux côtés des grands noms comme Jimi Hope, King Mensah, Keziah Jones…

pour ne citer que ceux-là, car la liste est longue. Amen Viana a pris le relais de son frère Aîné Jeannot Viana et s’impose par le maniement sans pareil des cordes de sa guitare sur les scènes de par le monde. Je vous laisse découvrir ce talentueux guitariste hors norme.

Bonjour Amen VIANA, je suis Pierre AKAKPO d’espace jeunes de Lomé, peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Pour ceux qui ne me connaissent pas je suis Amen VIANA. J’ai commencé la guitare à la mort de mon frère Jeannot VIANA qui était un grand fan de Bob Marley. A l’époque il avait son groupe Natty Dread, tous des lycéens et ils se produisent dans les récitals scolaires à Lomé. Malheureusement ces manifestations scolaires ont aujourd’hui disparu. J’étais gamin quand j’allais les voir et c’est là que j’ai eu envie de devenir musicien. C’était une très bonne école. Ensuite j’ai joué dans Natty Dread et plus tard j’ai formé le trio MALEEKA avec JB GBADOE à la batterie et Claver KANGNI à la basse. On était une sorte de Jimi Hendrix Expérience à la togolaise. Avec ce groupe on a joué pas mal avec Jimi HOPE, King Mensah et plein d’autres dans les tournées nationales et internationales. Apres je suis arrivé en France où depuis j’ai monté plusieurs projets et joué avec plein d’artistes comme Keziah Jones, Raul Midon, Black Eyes Peas … la liste est longue.

Où en es-tu avec le groupe « MALEEKA » ?

Pour le moment le groupe est en stand by à cause de nos situations géographiques. Le dernier concert du groupe remonte en Avril 2007 donc il n’y a pas si longtemps. Mais j’ai des projets pour ce groupe. On a fait tellement de choses ensemble. Ce sera une surprise !

Après ton Premier Album « Gamessou » sorti en 2007, où on retrouve tout ton talent, à quand le deuxième album ?

Apres Gamessou que j’ai réalisé en autoproduction j’ai enregistré un album acoustique qui n’est pas encore sorti car pour cette fois je voudrais rendre les choses beaucoup plus officielles avec par exemple une maison de disque. Cela est entrain de se faire. En ce moment je suis en studio avec mon nouveau trio EWE avec Jean Bisello à la basse et François GAY à la batterie. On sortira l’album à la rentrée. Entre temps j’ai réalisé pas mal d’albums pour divers artistes : Coté togolais on peut citer le denier King Mensah mais aussi Kaljagui (à découvrir absolument), Master Drum et autres…

En jouant aux côtés des grands noms comme Keziah Jones, qu’est-ce que ça te fait?

Keziah jones est un guitariste que j’adore. Il a un jeu de guitare complètement fou, très percussif. J’ai pas mal repris ses morceaux en concert. Un jour je l’ai rencontré dans un jam à Paris. Il a flashé sur mon jeu de guitariste. Ensuite on est devenus amis et il m’a appelé pour une série de concerts dont le premier était à l’Olympia en novembre 2008. Je suis très honoré car c’est la première fois qu’il a accepté de jouer avec un deuxième guitariste. D’habitude il n’en a pas besoin car à lui seul il fait tout avec la guitare.

As-tu un message à faire passer aux jeunes de ta génération ?

La technologie peut être des fois un piège en ce sens qu’elle permet de faire des choses plus facilement et du coup on a moins envie de bosser son instrument et plutôt compter sur l’ordinateur. Je regrette aujourd’hui la pénurie de musiciens au Togo car la nouvelle tendance s’est orientée vers le fait de vouloir devenir très vite une star. Les jeunes croient qu’en passant à la télé avec des chansons (des fois pas construites du tout) ils vont impressionner le public. Malheureusement c’est ce qui arrive des fois. Les gens pensent donc qu’on n’a pas besoin d’apprendre l’instrument pour faire de la musique .C’est dommage.

Ton mot de fin.

Le Togo a connu plein d’artistes talentueux aujourd’hui oubliés. Il nous appartient à nous artistes de la nouvelle génération de leur rendre hommage car comme le dit chez nous au Togo « c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ».

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