Où se trouve le nœud du retard du cinéma togolais et quel appel pouvez vous lancer Mr ABALO ?
D’abord l’autorité devait s’intéresser. C’est la culture et quelque soit ce qu’il peut y avoir il y une exception culturelle. Le cinéma est une industrie qui rapporte beaucoup pour un pays mais au Togo, ceux qu’on croit les plus proches reçoivent les coups les plus durs. Les quelques personnes qui sont dans le cinéma ne se retrouvent pas ensemble. Alors que le cinéma est un travail d’équipe et l’organigramme en est une preuve palpable. C’est des milliers de personnes qu’on draine. Mais aujourd’hui aucune association des cinéastes ne marche et je m’interroge sur l’avancée du cinéma togolais.
Mais vous êtes les anciens et c’est à vous d’organiser les jeunes or selon les rumeurs vous refusez d’être président de l’Association des cinéastes que vous même avez tenté de créer. Qu’en dites-vous ?
Oui mais, je dis le Togolais. Ce n’est pas parce qu’on est ancien qu’il faut faire quoi que ce soit. Je dis c’est le tic des togolais. Même en politique, quand un parti est au pouvoir les autres leaders ne s’intéressent plus au travail. Alors que quand il s’agit de l’intérêt national, en principe tout le monde doit s’y mettre. C’est le même problème en cinéma. Dès mon retour du Burkina-Faso, j’ai essayé de regrouper plusieurs fois les cinéastes. Mais les collègues trouvent qu’ils n’ont pas du temps. Selon moi il faudrait que chacun fasse un effort et actuellement si le cinéma ne marche pas au Togo cela provient de nous les cinéastes.
Que pensez-vous de possible pour redorer le blason, ressusciter un tant soit peu ce cinéma abîmé par les conflits des années 1992 ?
Je crois que cette année l’Etat a du s’intéresser à la production « venue de France » et a proposé 13millions de francs pour appuyer le film. Mais seulement le dossier était présenté vers la fin de l’exercice 2008 si bien que pour un film de 36 millions nous n’avons pu avoir que 5 millions de la part de l’Etat. Nous espérons le reliquat et je suis convaincu que par ces aides, le cinéma togolais va évoluer si vite. Je pense aussi qu’il est temps que les cinéastes se rendent compte que nous devons nous retrouver et c’est ensemble que nous pouvons aller vers les autorités pour leur dire qu’il est temps que le Togo réagisse dans le domaine de la production cinématographique. Leur expliquer l’importance du cinéma dans un pays et que le cinéma est une industrie et non les trucs sociaux .Les petites associations des jeunes cinéastes qui se forment doivent se concrétiser pour qu’ensemble nous broutons le cinéma togolais.
Est une idée qui vous trotte l’esprit depuis les succès de « Kawilasi » ?
Evidemment le succès de ce film se retrouve dans l’union et la participation massive des Togolais. Seul un acteur était étranger. Mon intention était qu’après ce long métrage nous n’ayons plus besoin de la main d’œuvre extérieur. Aujourd’hui j’invite tous les acteurs du cinéma à faire un clin d’œil au cinéma togolais, à unir nos forces pour la promotion de l’industrie cinématographique togolaise.
Merci Kilizou de répondre à toutes nos questions, avez-vous un mot de fin pour les internautes ?
Peut être leur dire que le second long métrage togolais sera disponible bientôt et se dégustera à Lomé et à Kara lors des évalas. Les dates ne sont pas encore précises mais c’est probablement du 15 au 18 juillet 2009et aussi Kawilasi sera converti en CD et DVD pour la génération actuelle. Merci au Portail culturel Tootogo qui me parait nouveau mais j’apprécie votre bravoure.