Les foyers améliorés au Togo

La femme togolaise exprime le plus souvent ses potentialités créatrices dans plusieurs domaines relatifs au bien être de sa famille. De part ses réalisations, elle adapte son savoir aux réalités de son milieu tout en faisant usage des ressources naturelles qui lui sont facilement accessibles.

Le coût exorbitant des retombés technologiques, le matériel de cuisine moderne par exemple, étant cher, consommatrice d’énergie, à durée de vie limité et donc inaccessible aux populations pauvres, l’idée de construire les foyers améliorés à l’image des trois pierres jadis utilisées, prend effet. Bien qu’il ne soit pas aisé de le déplacer en raison de son poids, cet outil de cuisine est le moins exigent dans sa conception.

Grâce à l’argile blanche, aux barres de fer fragmentées et aux conteneurs hors d’usage, l’agente féminine togolaise fabrique des cuisinières artificielles à faveurs nobles. Mme Abla CISSI est une artisane depuis plus de quarante ans, elle nous parle de son métier en langue Ewé traduit : « C’est un don depuis l’enfance que j’ai cultivé et aujourd’hui ce métier me permet d’instruire mes enfants et nourrir ma famille même s’il est pénible à cause de mon âge avancé ».

A la question quelles vertus regorge ce matériel de cuisine, elle poursuit : « si l’acheteur prend soin d’éviter qu’il ne pleuve dessus et il passe régulièrement la solution d’argile rouge, le foyer peut durer plus de dix ans. Ce foyer est aussi très économique et moins coûteux, c’est ce qui attire beaucoup de gens vers nous », aussi l’esthétique donné par l’argile rouge est un facteur attracteur. Cette matière est importée des localités comme Kovié, Tsévié pour ne citer que celles-là.

Par ailleurs quinze minutes suffisent aux nombreuses femmes de cet art qu’on retrouve partout au Togo, pour construire un foyer et en faire une dizaine tout au long de la journée afin de les exposer le lendemain au bord des artères. On peut y trouver plusieurs formes dont le socle détermine la dénomination et le prix du foyer. En effet la forme « réchaud » vendue à 800fcfa est le bas prix tandis que la forme « bassine » est la plus grande et coûte 3500 FCFA. Ainsi les artisanes du foyer amélioré se font fortune et pourtant le métier ne semble passionner aucunement plusieurs autres femmes en situation financière critique.

Une réalité qui pousse la vaillante cinquantaine à promouvoir ses ouvrages : « c’est vrai qu’il n y a pas le marché mais en saison sèche on peut faire des recettes. J’invite les amies qui n’ont rien à faire sous la main à m’emboîter le pas car il n’ y a pas de sous métier ». L’Afrique possède assez de compétences traditionnelles à valoir mais elles sont victimes des technologies envahissantes bien que celles-ci ne soient forcément pas à la portée du continent noir. Il serait alors préférable de considérer sa propre culture sans en émettre les moindres doutes sur ses mérites.

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