Terrassé par un cancer de poumon depuis plus d’un an, Ambroise Ouyi Tassane « le Rossignol des Monts Bassar » a fini par rendre l’âme le dimanche 1er Mars 2009 à kabou-bassar à 24 km au Nord de Bassar. Un décès qui passe inaperçu pour cet grand artiste dont l’engagement n’est « ni révolte ou contestation ».
Longtemps déclaré malade, l’auteur et compositeur du cultissime « Rejaki Tanguéna », n’a jamais eu du soutien, histoire de rétablir sa santé, qui, se dégradant au jour au jour, a fini par l’emporter. Le Rossignol des Monts Bassar a manqué de solidarité (qui a toujours fait, entre autre, défaut dans la corporation des artistes), tout comme ses collègues Kodjo Djanka, Kokou Mab, Dodzi Alédjo… « Lui, c’est surement parce qu’il gênait le pouvoir qu’il est poussé dans les oubliettes », a dit avec amertume Alex Merlo.
La dernière apparition publique du «Rossignol des Monts Bassar » remontait dans les années quatre vingt dix, reçu en invité spécial dans l’émission « Télescopie » par les présentateurs Jules Ahadzi Komlan et Gina Lawson.
« Grand baobab, si tu veux tomber, donne-moi le temps de mettre ma famille » ou encore « Mon Dieu, je ne veux pas de ton paradis ! Si c’est pour y voir les assassins d’aujourd’hui, je préfère m’en passer « , leur avait-il fredonné. Il est clair que l’artiste n’a rien perdu de sa verve.
« Connu pour son franc-parler, Ouyi Tassane est adepte d’une politique culturelle axée sur la promotion et l’épanouissement de nos potentialités nationales (…) Autrement dit le nationalisme, le vécu quotidien, la haine, l’injustice sont les thèmes qui reviennent souvent dans ses compositions », écrivait un confrère.
C’est une fois à la retraite qu’il avait rejoint en France sa femme, une ancienne enseignante au Lycée de Tokoin et originaire de Strasbourg. Quelques années pus tard, sa maladie a déclenché; ce qui l’a obligé à rejoindre sa terre natale. Retranché à Kabou, son village natal en pays Bassar, l’Ancien chef des programmes à la Télévision togolaise dans les années 70, et à Radio Lomé en 1995, a trainé son cancer de poumons pendant au moins trois ans. Ambroise Kossi Ouyi Tassane a également dirigé l’Office togolais du disque (Otodi) où il a enregistré des artistes tels Abéti Massikini, Tabu Ley Rochereau et autre Prince Nico Mbarga. Il était même au service du cinéma et à la direction de la culture.
Ouyi Tassane enregistre « Nawoun Baba », sa toute première chanson en 1965. « Serpents de la nuit » s’en suit, un véritable succès sur les ondes et dans les clubs.
Il va enchainer d’autres succès comme « Tu ne m’écris plus » (en duo avec Julie Akoussah, repris sur la compil Benin Passion Vol.2).
A 63 ans, l’artiste laisse derrière lui 3 enfants (2 garçons et une fille) et un énorme tube: Rejaki Tanguéna: une chanson pleine d’émotion et de moral.