Les rues du Grand marché libérées

Pour gagner le cœur du grand marché de Lomé (Togo), il est difficile de se frayer un chemin. Les revendeurs, à plus de 80% des femmes, occupent tous les espaces libres pour exposer leurs articles. Et quand on arrive au rez de chaussé du bâtiment principal de ce marché, la situation est pratiquement la même.

Cependant les 1ère et 2ème étages de cet immeuble sont presque vides. Ce phénomène paradoxal a poussé la direction de gestion des marchés de Lomé (EPAM) à prendre des mesures pour faciliter l’accès au grand marché et pour combler les espaces libres.

En 2007 un avertissement a été lancé à l’endroit des occupants des voies d’accès pour libérer la chaussée. Un délai leur a été donné pour prendre les places restées libres aux étages du bâtiment du grand marché et celles du marché de Hédzranawoé. Constat : elle a prêché dans le désert. La dernière semaine de janvier 2009 a suffit aux responsables de la municipalité pour dégager, manu militari, tout ce qui empêche la libre circulation des clients. Pour Les autorités, ces encombrements ont participé à plusieurs reprise à la non maîtrise, à temps des incendies qu’a connu le grand marché.

Les commerçants ont été surpris par cette mesure « osée » de la part des autorités. Malgré le fait qu’ils ont été avertis depuis belles lurettes, ils se plaignent de l’application de leur renvoi annoncé il y a seulement 72 heures. Pour eux en 3 jours, l’acquisition d’une nouvelle place au lieu indiqué n’est pas évident. A part cela ils risquent de perdre leurs clients habituels, de perdre leur cotisation de tontine, de ne plus récupérer les dettes occasionnées par certains clients qui achètent régulièrement à crédit. L’inquiétude est plus alarmante chez les revendeurs des produits frais pour leur conservation. Leur situation se complique quant le fournisseur se pointe pour se faire payer ; ils n’arrivent pas à retenir leur larme quand les bouches à nourrir réclament leur pain quotidien.

Et depuis cette expulsion, certains ne rentrent plus à la maison. Ils sont contraints de surveiller, de garder, de protéger leur marchandises contre les assauts des bandits qui sont aux aguets. Le seul sentiment que les observateurs ont, c’est la compassion à l’égard de ces hommes et femmes, renvoyés pour une cause juste, mais hâtive,celle d’aménager le marché, en y mettant des pavés et des systèmes de canalisations fiables . Espérons de voir que les autorités leur donneront une nouvelle chance.

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