Bédou Okouta : « Télésud, c’est fini. C’est du passé »

Présentateur d’émissions de variétés musicales tels « Coup de pouce » et le fameux « Zoom » sur la TVT dans les années 80, Pierre Okouta Bédou a fait récemment un tour au Togo son pays natal. Entre deux reportages, le directeur des programmes de co-fondateur de Télésud a eu quand même le plaisir de se confier à nous.

Sans vouloir aller dans les détails par rapport au conflit entre associés qui menace l’existence de la chaine panafricaine, il a quand même dévoilé son nouvel état d’esprit, ses peines et ses espoirs. Exclusif !

Depuis janvier 2008, un conflit entre associés menace l’existence de 3A Télésud. A cet instant précis, es-ce-que tout est rentré dans l’ordre ?

Aujourd’hui, c’est simple. Nous, nous avons tourné la page et nous sommes partis dans une autre direction parce que dans le différend qui nous opposait à nos actionnaires, on a tout simplement pensé que la meilleure des réponses devait se faire d’abord sur le terrain professionnel. C’est-à-dire que cette télé c’est nous qui l’avons conçue avec la sueur de notre front ; c’est nous qui l’avons mené durant 6 ans je dirai. C’est dommage pour ces évènements malencontreux. Pour nous, c’est comme une nouvelle poussée qui nous permettrait de repartir sur autre chose. Nous l’avons tourné en élément positif parce que nous sommes en train de monter autre chose qui serait peut-être même dix fois plus puissant que 3A Télésud. Pour nous, 3A Télésud ; c’est fini. C’est carrément du passé. Nous nous sommes résolument tournés vers l’avenir. Quant aux différends qui nous opposent à nos actionnaires, je peux vous dire que la justice suit son cours.

C’est la fin de Télésud. A quoi pouvons-nous nous attendre ?

La réponse sera à coup sûr professionnelle. On peut tout vous enlever dans la vie, sauf votre savoir. Et notre savoir, nous nous l’avons. C’est un acquis qui est en nous et qui demeurera en nous quoi qu’il arrive. A ce jour, il y a eu en France plus de 35 projets de télévision. Au n’a réussi. Et nous, nous l’avons mené à bien avec beaucoup de souffrance, avec beaucoup de galère. Comprenez que ce n’est pas un évènement tel que celui là qui va nous bloquer. En moins d’un an, nous allons monter quelque chose de très puissant ; je vous assure.

Depuis votre arrivée, vous avez pu suivre les prestations de vos confrères de la TVT. Qu’est ce qui a changé ?

Malheureusement, je n’ai pas eu le loisir de suivre la TVT. Mais je pense qu’à la tête de la TVT, il y a un Monsieur que j’ai connu par le passé. Il s’appelle M. Yovodévi. Le souvenir de sa personne me dit que si on donne les moyens, vous verrez une autre TVT. La télé est un secteur qui ne ment pas. Ou vous avez les moyens, ou vous ne les avez pas. Je pense que c’est quelqu’un qui est du métier, et qui a une vision avant-gardiste.

Présentateur de l’émission de variétés sur la TVT dans les années 80, si on vous propose de nouveau ce concept, l’accepteriez-vous volontiers ? Quels seront vos exigences ?

Je pense que non. Dans la vie, il faut savoir évoluer. Il faut savoir vivre avec son temps. Et en plus, je pense qu’il faut savoir passer la main, laisser la place aux jeunes qui ont du talent, qui ont du bagout…Nous nous devons laisser la place à la génération montante. Je ne viendrai jamais refaire ce que je faisais à l’époque ; absolument pas puisque je ne fais plus ces genres de choses.

Un coup de gueule ?

Il y a des catégories de personnels dans ce métier que nous faisons. C’est-à-dire que la télévision est un diffuseur. Elle n’a pas vocation de produire. La télé produit juste le journal et quelques émissions majeures. Pour que les producteurs, les réalisateurs…puissent vivre, il faudrait quelque part qu’on ouvre la possibilité à ces gens pour qu’ils puissent avoir accès aux diffuseurs. Dans l’hexagone, les producteurs font vivre les télés et les télévisions font vivre les producteurs. Ca ne pourra être que comme ca si vous voulez que ca marche.

Propos recueillis par Jean-Claude ABALO

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