Viviane JOHNSON : « … mon absence est due au manque de moyens financiers … »

Elle, c’est Viviane Johnson. Née Johnson Odile Avliamba, elle est une des artistes togolaises qui fait du gospel à toutes les sauces. Natif d’Aného, la jeune Viviane a fait partie de la chorale de son église, ce qui lui a permis de se familiariser avec le solfège et la chose musicale. En 2008 et 2011, elle sortit ses deux albums (Makafui et Bénie moi) et depuis, plus rien. La séduisante voix est devenue absente des médias et des scènes musicales. A quoi est due cette absence ? Pour ses lecteurs, tootogo.tv est allé aux nouvelles…

Quel morceau a révélé Viviane Johnson au public togolais ?

Mon premier morceau fut en hommage aux évêques et c’était à l’occasion de l’ordination de l’évêque d’Aného. Le titre était « il les aimant jusqu’au bout ».

Pourquoi Viviane a choisi de faire du gospel ?

Au fait je ne sais pas, mais ce que je sais c’est que je n’ai fait que les chorales. De chorale en chorale j’ai perfectionné ce que je voulais faire et voilà que finalement je n’arrive plus à composer autres chose que le gospel. Mes morceaux ne sont que pour Dieu et c’est tout.

Est-ce à dire que le gospel est une obligation pour un chrétien ?

Non, non je ne dirais pas que le gospel est une obligation pour le chrétien, tout dépend de la vocation de chacun. Moi je crois que c’est ma vocation et je suis à l’aise en chantant pour mon Dieu. Je suis vraiment à l’aise quand il s’agit d’un morceau religieux.

Quelles sont les relations qui lient Viviane aux autres artistes de la musique profane ?

Je dirais plutôt qu’on est ensemble, il n y a aucun problème. Si quelqu’un chante l’amour, l’autre la vie ou d’autres choses encore, c’est le choix de chacun. Nous sommes des frères et sœurs et on s’entend bien.

Un bref aperçu de votre parcours jusqu’aujourd’hui ?

Je ne sais pas par où commencer mais je me rappelle que j’ai fait sortie mon premier album intitulé « Makafui » le 14 septembre 2008. De là j’ai fait des concerts à Aného, à Vogan, à Anfouin. J’ai participé à plein de concerts où j’ai fait la première partie comme celui de Vaida, Tonton CC et autres. C’est ainsi que par la grâce divine et en 2011, j’ai fait sortir mon second album dénommé « Bénie moi ».

Justement, la sortie a été faite le 11 septembre 2011. Dites-nous pourquoi cette date ?

Rires… Moi-même je ne sais pas. Cette date est venue et on l’a choisi comme ça. C’est un peu bizarre mais c’est arrivé et le concert de lancement a eu lieu à l’église Évangélique presbytérienne à Nyékonakpoé, ce qui fut suivi par la sortie des vidéogrammes à l’Agora Senghor toujours à Lomé. Mais avant les vidéos, j’ai fait plein de concerts à Lomé, Aného, Agoué (Hilakondji), Tsévié, Vogan et dans des Églises qui sont dans mon fief, je nomme Aného.

Après la sortie de votre second album en 2011, vous avez littéralement disparu de la scène musicale. Quelles explications ?

Bon ! Absence… Au fait il faut dire plutôt que ce sont les moyens qui ont manqué pour que je sois tout le temps sur les scènes. Vous savez bien que pour faire la promotion d’un album, disons plutôt d’un single, c’est de l’argent ; il faut avoir une bonne position financière. Alors j’espère que c’est clair, sans me voiler la face, sachez que mon absence est due au manque de moyens financiers.

Que fait Viviane à pars la musique ?

Disons que je suis secrétaire à l’économat du diocèse d’Aného. Je travaille dans la semaine et les week-ends je fais ma musique.

Quelle est votre particularité dans la musique ?

Particularité ? Non, je n’en ai pas. Je dirai plutôt que je suis polyvalente. Je fais un peu de tout : reggae, slow, R’n’b…

Selon vous le gospel a-t-il des règles ?

Des règles, il peut en avoir mais moi je ne dirai pas cela parce que dans la Bible, il est dit que tout ce qui respire loue l’Éternel. Sur ce, il faut qu’on sache qu’aussi bien les arbres, les pierres et que tout ce qui respire ont leur rythme et sons ; alors parler de règles je ne crois pas. Il faut simplement je pense, que tout ce que l’on fait soit en vue de louer l’Éternel et non pour seulement plaire aux gens.

Et c’est ce qui fait naitre des nouvelles tendances dans le gospel : Cool-catché gospel, Azonto gospel. Vous pensez quoi de tout ceci ?

Rires… Moi aussi je danse sur tous ses sons ! J’ai fait du cool-catche dans le morceau « Bénie-moi ». Moi je vois qu’il ne faut pas laisser les jeunes à part et les vieux de côté. Il faut être proche d’eux tous pour leur donner un peu de plaisir ; pour que tous soient dans la mouvance ou tendance. Vous savez, il faut que tout le monde se retrouve dans la musique.

Un artiste du gospel est souvent comparé à un évangéliste. Alors dites-nous quelles sortes de messages un tel artiste doit véhiculer dans ses chansons ?

Un bon artiste du gospel doit premièrement propager l’amour dans ces morceaux ; celui qui n’aime pas son prochain, comment dira-t-il qu’il aime Dieu ? Sur ce, moi je chante l’amour du prochain, le courage, la louange, le pardon, l’espérance, la confiance en Dieu et la prière.

Dites-nous si un clip peut donner un autre sens à une chanson qui était sensé dire autre chose ?

Ce problème sans vous mentir, je l’ai remarqué dans l’une de mes chansons, alors je ne sais pas si vous vous adressez indirectement à moi. Il faut dire que cela est dû aux moyens : à un directeur artistique, un metteur en scène et un accompagnateur pour les derniers réglages dans un clip parce que l’artiste seul ne peut pas tout faire.

Les projets pour terminer l’année 2013 ?

A chaque fin d’année, j’organise quelque chose pour mes enfants ; un petit concert et distribution de cadeaux pour les aider à passer une bonne fin d’année. Ma condition financière ces derniers temps m’obligent à ne rien affirmer pour cette année. J’espère que cela se fera… C’est en même temps le lieu de dire aux bonnes volontés de penser à venir en aide à ces enfants. C’est un groupe d’enfants, regroupé en une association… mais nous ne nous sommes pas encore enregistrés officiellement.

Votre constat sur la musique togolaise ?

Moi je pense que la musique togolaise avance à grand pas mais l’artiste même n’a pas de soutien. Il n’est pas soutenu surtout dans son pays. Mais par rapport à ceux qui font du gospel, on peut dire que des fois leurs églises leur donnent des coups de main.

Un message pour vos fans ?

Je dis merci à ceux qui aiment ce que je fais et m’encouragent. Je n’oublie pas les hommes de Dieu et ce canal par lequel je m’exprime.

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