L’heure du come-back a sonné pour Big Baw !

De son vrai nom NOUNDJA Blinpo Bawa, Big Baw a opté après son BAC série G2 pour une formation en comptabilité et gestion des entreprises. Togolaise de nationalité, il est né le 25 mars 1984 à Dapaong (Togo). Du sport à la danse, il fini par embrasser le micro en 2001 avec pour corolaire la naissance du groupe WITNESS.

En 2003, il se fait connaitre du grand public grâce à son style musical qui, en fait est une pure innovation. Ce qui lui avait ouvert les portes pour de grandes prestations…

« L’heure va sonner » ! Parlez nous un peu de ce titre…

Ce morceau est venu après tout un protocole. J’ai évolué dans le groupe « Witness » avant de sortir ce titre « l’heure va sonner ». Avec le groupe, on a travaillé avec « Ben & Bill » qui est devenu le groupe « Jey-Liba » d’aujourd’hui. L’histoire est longue mais il faut juste savoir que mon partenaire de groupe a été rappelé à Dieu ce qui fait que j’évolue en solo. Et pour faire renaitre la confiance des fans, et me nourrir personnellement j’ai lancé le titre « l’heure va sonner », pour dire aux jeunes qu’il n’est pas encore tard.

« On garde le contact » est le titre du premier album réalisé au nom du groupe WITNESS. Comment en êtes-vous arrivé-là ?

Avant de quitter quelqu’un il faut le mettre en confiance de ton retour. Nous, on devait se quitter Dapaong pour Lomé afin de continuer les études. Au fait ce sont les parents qui nous obligeaient à s’accrocher aux cahiers alors que nous, on voulait être tout près de nos fans. Ainsi pour les ’’contraindre’’ à se souvenir de nous, on a sorti l’album et le titre phare était « on garde le contact » ; ceci pour leur dire que nous allons revenir, que c’était juste un au-revoir, pas un adieu. Sur cet album, on a fait une chanson « Sida » qui nous a permis de faire des scènes avec de grands artistes. C’était spécialement lors de la tournée de la fondation King Mensah où nous avons presté avec ce dernier, Djanta Kan, Toto Patrick, Nathalie Adson, Aze Kokovivina et autres. Après cette première image, nous sommes revenus en 2006 et 2008 pour les élections miss Togo régional à Cinkassé et à Dapaong pour faire le même podium que Carrat Boys, King Nee, Masta Popa, Ali Jezz etc. C’est tout ceci qui nous a permis de parfaire ce premier album « on garde le contact » composé de huit titres en août 2008. Pour la petite histoire, nous avons été au Burkina Faso pour des concerts et nous étions aux côté du groupe YELEEN, K-JEEM et Magic System…

Méconnus du public « loméen », vous êtes plus de l’autre côté, au Burkina pour des manifestations. Une explication ?

C’est un peu bizarre mais disons qu’à Dapaong, on a fait beaucoup de prestations mais, plus encore à Ouaga. A Lomé quand on vient on nous alignait mais pas comme il le fallait. Vous n’êtes pas sans savoir que le Burkina est plus proche de nous là-bas à Dapaong alors, on y allait plus facilement pour des scènes et des prestations. Ainsi avons-nous eu à tisser des relations avec des gens car il y avait des frères qui de l’autre côté aimaient ce qu’on faisait et ils faisaient tout pour que nous soyons là pour des prestations. C’est ce qui nous a valu les relations avec le groupe YELEEN par exemple…

Les artistes venus du nord du Togo n’entrent pas vite dans la danse des promoteurs de la capitale. Est-ce un problème ?

Vous savez, excusez moi le terme, il y a une petite discrimination dans la musique togolaise. Sans dire beaucoup de choses retenez simplement qu’un jour nous étions là pour prester et quand l’animateur nous annoncé sur le podium « voilà, nous recevons un groupe venu de Dapaong… » Déjà les gens ont commencé par murmurer en parlant l’éwé, c’était un peu indignant car nous ne comprenions pas l’éwé à l’époque. Alors que nous avons présenté une musique qui a été clamé à la fin ; et tout ceci provient des promoteurs qui divisent les artistes pour un rien. Quand on sait que tu viens du Nord on essaye de t’éviter et cela m’a touché moi personnellement. Pour ce fait je prépare un nouveau morceau pour dire au gens de cesser toutes ces discriminations et d’être fiers d’où ils viennent.

Justement, ce morceau que vous préparer est titré « Ma ville ». Parlez-nous-en un peu !

Bon ! « Ma ville », c’est Dapaong et je veux le promouvoir. Je veux dire aux gens que je viens de là. Dans ce tube je veux ressortir quelque chose. Les statistiques montrent que la plupart de ceux qui vivent à Lomé viennent d’un village. Et une fois installé, ils ignorent leur village de provenance et n’aiment même pas parler leur langue d’origine. Alors par l’intro de ma chanson je veux faire savoir aux gens que tout le monde ne peut pas devenir un grand homme mais un grand homme peut venir de partout au monde. Si on pend l’exemple de notre président, il n’est pas d’ici (Lomé), mais il est sorti d’un village pour devenir un grand homme. Alors il faut que les gens pensent autrement et qu’ils soient fiers d’où ils viennent même si c’est une zone reculée et « broussarde ». Ça me fait mal dès fois quand on refuse d’accepter qu’on vient de Sokodé, de Dapaong, ça me fait vraiment mal. C’est pourquoi cette chanson vient pour leur prouver que moi je viens de là, et si c’est parce que je viens de là qu’ils vont me rejeter, ils n’ont qu’à me rejeter.

Quelle relation existe-il entre Big et les autres artistes ?

Sans vous mentir ou faire de l’hypocrisie, je vous dirai qu’il n’y a aucune relation entre les artistes de Lomé et moi, car, la réalité est là, ils n’aiment pas travailler ensemble. Chacun veut être le leader dans son coin. Ce qui est marrant c’est que quand tu t’approches de quelqu’un et il voit que tu as quelque chose de plus que lui, il se méfie de toi ou quand il sait qu’il est mieux que toi, il refuse toute collaboration. Ce qui veut dire qu’à part bonjour et bonsoir il n’y aucune autre relation entre moi et qui que ce soit. On peut dire que je ne suis pas encore dans le bain ; mais ce qui est sûr c’est que « l’heure va sonner » !

Vu ces quelques malentendus dont vous avez fait cas, quelles peuvent en être les solutions propices ?

En un seul mot, les solutions sont d’ordre psychologique et de conscience. Les promoteurs doivent se mettre en cause et se poser beaucoup de question. Pour les artistes il faut qu’ils soient originaux. Et en étant original c’est faire la promotion de notre culture à nous. C’est ce que font d’autres pays et on se dit qu’ils créent des choses.

A part la musique Big fait de l’art. Vous confirmez ?

Parlons d’art, de peinture et de dessin, je pense que c’est un premier don que j’ai reconnu en moi. La musique je l’ai hérité dans ma famille mais le dessin, il n’y avait personne. Je fais le portrait et cela peut être avec le crayon ou le pinceau.

Quelles sont les ambitions de Big Baw ?

Bon ! J’ai de grandes ambitions et je pense que c’est déjà le départ comme l’annonce le morceau « l’heure va sonner »

A quand le premier album solo de Big Baw ?

Tout de suite je ne peux rien dire mais c’est Dieu qui est fort.

Un mot de fin ?

Je dis merci à mon Dieu qui n’a cessé de me protéger ; je sais qu’il m’a mis à l’épreuve en me prenant par le biais de la mort mon grand frère et mon ami avec qui je chantais ; mais je pense que c’est pour une bonne cause. Donc je me dis tant que je vivrais, je vais relever le défi dans ces domaines-là… Je vous remercie, vous et la rédaction de tootogo.tv.

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