Bob Lee : « … j’ai obtenu mon statut d’intermittent du spectacle »

Natif d’Aného (Togo), DA SILVEIRA ADJETE alias Bob Lee est un « reggae-man » togolais qui vit au pays de François Hollande. Parti très tôt de son pays natal suite à des problèmes familiaux, il a fait sa vie entre le Niger, la Côte d’Ivoire et le Bénin. Débarqué sur la planète « musique » à l’âge de 19 ans aux côté de sa maman, Bob Lee est aujourd’hui un artiste qui ne fait que du Live. Revenu au bercail pour une prestation dans le pays du Roi Béhanzin, il a accepté se confier à votre rédaction.

Bob Lee serait-il un autre Bob Marley ?

Sans faire de polémique autour de la question, je vous dirais que Bob Lee est sur les pas de Bob Marley.

Peut-on savoir comment ce Bob du Togo est venu à la musique ?

Je suis rentrée dans la musique depuis mon enfance dirais-je, car ma mère fut musicienne. Quelques temps après la musique est devenue pour moi une passion. Par la suite j’en ai fait une profession.

Justement, parlez-nous un peu de votre parcours musical.

Mon parcours musical a été parsemé de problèmes dès le début. Ma mère musicienne me quitta très tôt et comme cela n’allait pas bien entre ma marâtre et moi, j’ai choisi prendre « la clé des champs » pour la destination du Niger. En 1995, je me suis retrouvé en Côte d’Ivoire où j’ai commencé par jouer dans les cabarets comme musicien interprète. Six ans plus tard, j’ai formé mon premier groupe avec lequel on a gagné un contrat pour jouer dans le grand hôtel « SOFITEL 5 Étoiles » d’Abidjan où viennent se loger nos ministres togolais en mission en Côte d’Ivoire.

Ce grand concert a vu la participation des Camerounais comme Moussa Gabriel à la guitare basse et George au piano à queue, l’Ivoirien Kelly à la guitare accompagnement solo et moi j’étais le chanteur principal. On a eu une équipe forte qui faisait du bon boulot.

Dans la foulée, j’ai sorti mon premier album intitulé JEHOVAH qui en 1999 et 2000 a reçu le prix Awards de meilleur music reggae et meilleur artiste.

Je me suis rendu en France où en moins d’un an, j’étais devenu un intermittent du spectacle avec le statut des artistes totalisant 507 heures de prestation, 63 concerts en moyennant l’année.

Ce statut a fait de moi, encore un grand artiste togolais dans un pays étranger. A l’époque, j’en avais parlé avec l’ancien ministre de la culture son excellence Horatio Fréitas en vue de revoir le statut des artistes togolais avec la collaboration de Papa DIBANGO mais hélas, le destin en a décidé autrement.

En 2008, l’année où je suis revenu au Niger, j’ai participé à un concert géant avec l’orchestre du CCF du Niger. Un concert organisé en mémoire de Bob Marley tous les 11 mai de chaque année.

D’où vient le style reggae ? Comment est-il né ?

Parlant du style et de la naissance, retenons simplement que le reggae est un des moteurs pour décrire les choses telles qu’elles sont en chanson. Le reggae, c’est en effet la voix du peuple.

En vous attendant chanter, on dirait plutôt que vous ressemblez à Alpha Blondy. Quelque chose de particulier en commun avec lui ?

Il s’avère bien que mes intonations ressemblent vraiment à celles de Blondy. Et c’est ce qui fait de moi Blondy Junior. Alpha Blondy est la pierre noire de la Mecque qui nous a réveillé à chanter les réalités, donc sans faire exprès je suis l’Alpha et le Bob, pas de confusion. N’est-ce pas étonnant ça ?

Vous avez fait la France, dites-nous si la musique togolaise en général est-elle reconnue en France ?

La musique togolaise est très connue en France par notre grande sœur. C’est le pourquoi l’on se souvient toujours d’elle, la Diva togolaise, la grande BELLA BELLOW et même les Toofan mais il nous reste beaucoup de chose à faire.

Qui selon vous peut faire du bon reggae ?

Très simple cette question. La personne qui peut faire du bon reggae est cette personne qui a l’esprit de justice de Christ en lui.

Et vous, vous l’avez ?

… Mon travail est aimé et même primé, à vous de voir.

Quel problème trouvez-vous dans la musique togolaise en général et le reggae en particulier ?

Moi je vais toucher autrement le problème. Quand je rentre de France en vue de créer un groupe pour faire des prestations ici, je me fais bien bouffer ; c’est vraiment de la merde.

Quels sont les artistes avec qui tu as travaillé ?

Ils sont pleins ces artistes, et ne sont que des grand reggae-mans. On peut citer entre autre Alpha Blondy en particulier, Ticken Jah Fakoly, Larry Chech, Christ Ayité, Hamed Faras…

Quelles sont les ambitions de Bob Lee ?

Les ambitions de Bob Lee sont énormes. Mais je voudrais d’abord montrer à mon pays que j’ai reçu le prix de meilleur Music Awards en 1999 – 2000 et qu’il sache qu’il a un grand reggae-man à ne pas oublier.

Bob a-t-il des projets pour la fin d’année ?

J’en ai prévu plusieurs mais étant donné que je ne fais que du Live, je me réserve pour le moment. Et comme je peux le remarquer, la plupart des concerts ne sont que du Play back ce qui fait que je n’y vais pas.

A quand votre prochain album ?

J’ai des singles en abondance et d’autres me viennent encore en tout temps. Mais pour parler d’album, il faut une structure pour relancer Bob Lee. Et comme ce fut le cas d’Alpha Blondy au temps de feu Félix Houphouët-Boigny, Bob Lee est en autoproduction.

J’ai signé avec Showbiz Abidjan et Jat Music mais il faut dire que je reviens au Togo en force avec le reggae, alors il faut la patience car le temps vient. Je profite pour dire un grand merci à « All That Production » et « tootogo », le canal qui me permet de m’exprimer.

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