Doc Farel: le come-back!

Connu sous le nom de Doc Farel, TAMAKLOE Edem prépare son retour sur la scène musicale togolaise. Après son premier album « Le temps du vrai » en 2005 et les featuring avec Omar B, Master Popa, Kakis gakpo spectral, Rx patou, Black joe et Pap G, Doc Farel a lancé les titres « Kékéli , Obuibé , avoundé et togbui doc fa » qui passent en boucle sur les média. Rencontré dans l’un des studios de la place, il a accepté se livrer à tootogo.tv

Pourquoi la musique ?

(Rires…) La musique c’est ma vie, c’est ce que je ressens. Depuis mon enfance je m’imprègne dedans et c’est devenu mon quotidien.

Le nombre des artistes augmente tous les jours, est-ce à dire que la musique rapporte beaucoup ?

Chacun à sa manière de voir les choses. Quelqu’un peut faire de la musique parce qu’il y a son ami qui le fait et de gauche à droite les meufs sont autour alors, lui aussi il va le faire. Soit l’autre gagne bien sa vie avec alors lui aussi il rentre dedans. Ces derniers ne tiennent pas compte de la déontologie de cette musique. La musique c’est mon travail et c’est un gagne pain. En tout cas la musique au Togo, aujourd’hui je t’assure que ça promet. Ok

Un petit résumé de votre parcours musical.

Mes débuts ont été très durs. J’ai rencontré la musique hip hop en 1994. Je l’ai trouvé très propre et revendicateur alors j’ai essayé de former un groupe de rap : Black Mellow Boys avec un ami qui dans le temps était un break-danceur, BIG MAN. Alors on est resté des années en « underground ». Ça n’avait pas marché alors j’ai constitué un autre groupe « PROPHETE D’ICI BAS » en complicité avec BRAM’S ET DIDIL. Voué aussi à l’échec j’ai intégré le clan « la grande classe ». Lui aussi n’avait pas marché et on s’est disloqué. Mais disons que tous les groupes n’avaient pas de fondement, une idée principale autour de laquelle nous tous on se retrouve, alors j’ai jugé bon d’aller en solo. Ce qui m’a obligé à rester très longtemps en « underground ». Ainsi il fallait revoir et retravailler d’autres textes et raffiner le talent et c’est en 2004 que mon premier single sortira ’’LE TEMPS DU VRAI’’ qui prendra l’éponyme de l’album qui doit sortir en 2005. Et aujourd’hui je prépare beaucoup de chose comme « Obuibé » qui annonce depuis mon retour et aussi « avoundé », « kékéli » et « togbui doc fa ».

Alors dis-nous pourquoi « le temps du vrai » ?

Le temps du vrai, c’est si simple ; c’est l’engagement. C’est se donner en vrai pour la musique, pour ce que chacun fait et le faire dans la véracité et honnêteté qui s’oblige. Le temps où nous prenons conscience de notre vraie valeur est le temps du vrai. À bon entendeur salut.

Pourquoi selon vous, les groupes ne perdurent pas ?

Disons que c’est un peu compliqué. A chacun, son expérience. Moi j’ai fait trois groupes et tous ces trois sont disloqués. Bon avec mon premier groupe avec Big Man, c’était un problème de famille et de non confiance. De l’autre côté c’est le leadership. Quelqu’un se dit c’est moi le meilleur, je suis mieux que les autres, c’est moi qui fais bien. Le troisième point vient des managers ou des producteurs. Un producteur qui se retrouve devant un groupe de quatre personnes. Il se dit que s’il veut les produire, il va dépenser beaucoup, alors il sème la zizanie dans le groupe qui se disloque et ce dernier prend le meilleur. C’est un peu ce qui se passe. Mais il faut qu’on sache qu’il y a d’autres points qui sont à la source de la scission des groupes et chaque groupe disloqué peut se prononcer a ce sujet là.

Entre-temps vous avez partagé la même scène avec Wedy, Eric Mc et autres. Peut-on en savoir plus ?

Au fait tout ça c’était magnifique. J’avais eu la chance de rencontrer toutes ces personnes qui me respectent car moi aussi je les respecte. Je me dis souvent qu’il faut qu’à chaque fois je fasse les choses avec humilité et c’est ce qui fait que je gagne souvent. Même si ce n’est pas financièrement, je gagne les cœurs. Et c’est ce qui est fait avec ces gens. Ils sont beaucoup Olibig, Masta Popa, yaovi khététi Omar B,poundy cissé,toofan, black t spectral ,Rakis même le grand frère Jimi hope et plein d’autres. Dans tous les concerts je t’assure qu’avec les artistes, j’étais toujours positif et je garde aujourd’hui de très bons souvenirs de ces artistes.

Que fait Doc Farel à part la musique ?

A part la musique je fais mes petites bricoles histoire de satisfaire le quotidien. Avant j’étais au port donc je gagnais bien ma vie et après j’ai laissé et je suis rentré dans le « marché des arts » et aujourd’hui c’est du « sauve qui peut » (rires) mais je viens de prendre une décision énorme qui me permet de sacrifier tout pour la musique et de me donner à fond, corps et âme. Tous les jours, je vis de la musique.

Ce qui veut dire que la musique vous rapporte beaucoup alors ?

Non ! Pas forcement, c’est le pourquoi je te parlais de sacrifices. Dès fois tu te réveilles sans un rond dans la poche. Il faut marcher jusqu’à la plage pour s’entrainer deux à trois heures de temps et on revient sachant toujours qu’il n y a rien à la maison, c’est ce qu’on appelle sacrifice et je sais que tôt ou tard ça fait gagner parce qu’il suffit que tu plantes et que tu arroses. Demain tu va le récolter.

Du rap-reggae on se retrouve dans la tradition. Un retour à la source ?

Je suis artiste et je fais du rap et du reggae. Aujourd’hui si je vire vers la tradition, c’est que j’ai fais la rencontre d’un groupe de Ballet qui m’a fait connaitre notre culture, l’importance de nos danses et de nos langues. Il fut pratiquement un temps je ne savais pas que je pouvais chanter en « mina », car je me disais que c’est une langue qui colle pas avec la musique si vraiment je veux exporter ma musique. Voilà aujourd’hui je dis non, il faut que je revienne à la source, parler de chez moi, vanter nos mérites voilà.

Il fut un temps j’ai rencontré une blanche et elle m’a dit « Farel quand tu parle votre langue et ton énergie que tu dégages c’est trop bien et nous ça nous plait… ». Excusez-moi je ne blâme pas ceux qui chante en français moi-même j’ai encore des textes en français. Moi je reviens alors avec les bits africains (doudou, tambours, djimbé). Il faut que les blancs cessent de croire qu’on les copie. Vous imaginez Farel qui chante en Anglais sur un bit américains devant Lil Wayne, il va passer sans même me regarder mais quand il écoute du doudou, du djimbé avec un rap purement Ewé et sec et plein d’énergie, il va se dire il y a quelque chose à écouter ici parce qu’il n’a jamais écouté cela. Alors il faudrait les surprendre si on veut aller plus haut.

A l’Etat civil vous êtes TAMAKLOE Edem. Pourquoi Doc Farel comme nom d’artiste ?

Doc, c’est le diminutif de docteur. Bon, aujourd’hui ma mère n’est plus mais quand je fréquentais elle me disait que je deviendrais un grand docteur. Doc c’est en souvenir de ma mère. Farel est la transposition de Raphaël qui est mon nom de baptême. Et c’est ce qui fait Doc Farel.

Etant donné que tu évolues alors en solo, si un artiste t’aborde pour faire un « featuring » accepterais-tu ?

Bien sûr ! Je suis en solo et c’est ma manière de voir les choses mais pour les ’’feats’’, pas de problème. La preuve est là, j’ai fait un ’feat’’ avec Omar B qui marche bien sur les médias. C’est moi-même qui l’ai appelé et il n’a pas refusé. J’ai un autre avec masta popa qui sortira bientôt, de même qu’avec yaovi khététi et pleins d’autres encore.

« Kékéli » et « Obubé », deux morceaux lancés il n’y a pas longtemps annoncent-ils déjà un album ?

On peut dire oui, mais l’album n’est pas encore prêt … Lomé avec ses problèmes ou je dirais plutôt, Farel avec ses problèmes. C’est que tout est programmé, tout est moyen. On est dessus. Ça va aller.

Vous travaillez avec un groupe de Ballet. Vous pouvez nous en parlez ?

Disons que ce groupe de ballet a fait un nouveau clip avec moi et on a commencé par travailler ensemble. C’est un groupe qui travaille comme une ONG, qui aide les enfants démunis, pauvres et délaissés. On les met à l’école. Cette année on a aidé douze enfants en assurant leurs fournitures scolaires et écolages…

Ensemble vous préparez quelques choses pour la fin d’année ?

Bon, je dois dire oui, car si tout va bien, bientôt on va faire un concert purement traditionnel et du hip-hop traditionnel.

Et à quand votre prochain album ?

Pour mon album je ne dois rien dire. Tout se prépare. Je ne me précipite pas car il ne faut pas faire les choses parce que les gens le font non ! Mais ça vient.

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