Emmanuel Atcha : « L’artiste doit vivre de son art »

Le festival « Mine de crayon » a fermé ses portes ce samedi 17 Mars 2012 à Lomé (Togo). Emmanuel Atcha, l’un des organisateurs de ce festival qui a réuni près d’une trentaine de dessinateurs togolais dresse le bilan.

Quel bilan peut-on faire à cette deuxième édition ?

Déjà par rapport à l’engouement des participants de l’année dernière, on sent qu’il y a un enthousiasme. En plus par ce festival, nous avons eu à détecter des talents et ces personnes ont aujourd’hui leurs œuvres exposés au niveau du siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba. C’est donc grâce à mine de crayon que cela a pu être possible. A côté de cela, certains dessinateurs ont eu la chance d’être embauchés par des ONG et des medias de la place. Certains ont eu à concevoir des motifs de pagne pour les commerçantes. Cette année encore, beaucoup de jeunes ont prit une part active aux ateliers. Ce qui augure un bon avenir pour l’art au Togo. Il faut que l’artiste puisse vivre véritablement de son art. C’est notre combat.

Pourquoi avoir initié un tel festival ?

En fait actuellement vous n’êtes pas sans savoir, depuis toujours d’ailleurs le dessin n’est pas assez valorisé dans notre pays. Toutefois, on a fait le constat que le dessin est à l’origine de tous les autres arts. D’aucun l’appelle même le père des arts. Quand on prend hiéroglyphes par exemple, on s’aperçoit qu’ils découlent du dessin. Quand ce maillon est marginalisé dans notre pays, il est de bon ton de dire aux autres : « attendez le dessinateur est là ». C’est quelqu’un qui peut vous accompagner dans toutes vos initiatives de développement. On ne peut pas faire la communication aujourd’hui sans l’image et la communication adaptée à nos milieux c’est le dessin. Le dessin parle, peut revêtir d’une dimension philosophique, religieuse… On s’en sert à loisir partout ; pourquoi ne pas le faire au Togo ? C’est donc cette conscientisation, cette promotion du dessin et de son acteur que nous voulons faire à travers ce festival.

Quel est le thème de cette deuxième édition ?

Le thème pour cette année est le « Togo mon beau pays ». C’est tout simplement à cause des travaux de réhabilitation de nos voies, des édifices publics, auquel il manque une touche d’esthétique. Nous voulons donc attirer l’attention des uns et des autres sur les dessinateurs, et des artistes qui ont la capacité de rendre les choses plus belles. Et donc quand on entreprend des travaux sans consulter un architecte, il y aura toujours quelque chose qui cloche. Voilà pourquoi chez les occidentaux que ce soit pour la construction des routes, des immeubles, un designer, un architecte, un dessinateur est toujours associé et le résultat est toujours impeccable. Nous voulons aujourd’hui que les dessinateurs soient consultés pas comme des experts mais des émetteurs d’idées.

Qui ont eu le bonheur de participer à ce festival ?

Nous avons fait une sélection des meilleurs que nous avons eu à recycler l’année dernière et c’est eux qui ont exposé. Ceux qui n’ont pas pu exposer ont la latitude de participer aux ateliers. Et donc il y a atelier de bande dessiné de dessin classique et de technique de dessin pour les plus jeunes des différents écoles qui ont participé à cet atelier histoire de les familiariser à l’art et à la culture du dessin.

Quitter la version mobile