Les 30 Avril et le 1er Mai 2010, l’idole de toute une jeunesse, Jimi Hope, a repris sa place dans le cœur de ses fans.
A l’occasion de son retour avec son disque « Zon Bléwu » (Soit Prudent), l’artiste s’est offert un plaisir de retrouver son public qui lui a toujours fait confiance. Et pendant ces deux jours, le Centre Culturel Français a fait son plein.
Plus qu’un concert dédicace, l’artiste a plutôt offert un pot pourri de ses précédents albums, et de quelques titres qui ont marqué sa carrière qui lui vaut désormais d’être appelé le « premier rocker africain ». Le public a eu droit au cultissime « Aglan », « I can’t take it », Is too late…Plus de 25 titres fumants de l’artiste dont le talent grandit au jour le jour. Sur le nouvel album « je préfère que vous découvrez par vous-même les doigtés que je vous propose », lance-t-il. Néanmoins, Jimi s’est fait un plaisir de jouer « Ahoué », « Toghether », et… »Zon Bléwu ».
« La vraie musique n’existe plus aujourd’hui. Les ordinateurs ont pris le dessus. Ce qui tue la musique. Il n’y a que d’amusement dans la ville », se désole-t-il. Pour Jimi Hope, le but de son retour est significatif.
« Si on va toujours jouer pour gagner 100 000 F CFA (150 euros) ou 50 000 F parce qu’on a faim, on ne fera jamais de la musique. (…) Je suis donc revenu en vue de remettre tout à plat, de jouer, afin de donner envie de jouer aux jeunes qui sont dans la musique. Et ce n’est qu’un début », ajoute-il.
Sur scène, on découvre un artiste qui n’a pas perdu son temps à l’étranger. On sent une simplicité dans la musique de l’artiste ; et qui passe aisément du Mina (langue parlé au Sud du Togo), au français et à l’Anglais). Une maturité d’esprit de l’artiste, son franc parlé (même les vérités qui choquent), qui ne sont plus à démontrer.
« Dans « Zon Bléwu », le message est clair. On nous parle de 50 ans d’indépendance. Est-ce que nous sommes vraiment, indépendants ? Il faudra penser à ça », conseille-t-il. Plus loin il fait cas d’une autre chanson qui l’inspire, et dont il appelle les mélomanes à prêter une oreille attentive.
« Légba » (le fétiche), c’est pour que mon peuple se réveille pour qu’on ne donne plus notre confiance aux fétiches parce que le fétiche ne peut pas tout régler. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’églises, et on continue à piller mon peuple. Et je trouve que c’est très important ce que je dis, précise le rocker.
Pour Jimi Hope, les artistes togolais doivent prouver leur talent que d’attendre tout des autorités.
« Les reporters de ARTE sont venus m’interviewer chez moi à la maison, et ils m’ont posé la question de savoir pourquoi l’état ne construit pas des salles de spectacle. Je leur ai répondu que ce n’est pas le problème de l’état. Il faut que les artistes sortent dans la rue pour jouer, pour que l’état se rende compte qu’il y a des gens qui peuvent jouer », conclut-il.
On comprend alors pourquoi le rocker est de retour…