Ils sont partout, ces vendeurs ambulants qui trimbalent des sachets en plastics noirs de CD, VCD et DVD à longueur de journée. La plupart, originaire du Niger, se positionnent dans les bars, les restaurants et dans presque toutes les rues et grands carrefours des villes de notre pays. Certains exposent leurs articles sur des étalages installés devant les banques, les grandes sociétés ou au marché.
Les disques audio et audio –visuels répondent à tous les goûts des variétés musicales et des séries cinématographiques de la planète terre à l’exception des produits Togolais. Tous les films de fiction, d’horreur, policiers, arabes, nigérians, pornographiques, les feuilletons Brésiliens, Mexicains et américains qui passent souvent sur nos chaînes nationales, les dessins animés, les sketchs occidentaux et africains ; les chansons et les grands concerts et clips des Stars Africaines et étrangères sont illégalement dupliqués et mis en vente à vil prix sur le marché.
Leur reproduction se fait sans erreur depuis Hong–Kong, Chine, Singapour, Dubaï et Nigeria. Le siège de ce business malsain se trouve, tenez –vous bien, dans le plafond de la Galerie James située à côté de la Banque UTB au grand marché de Lomé. Oui la piraterie a élu domicile dans un coin impensable pour distribuer des lots de CD, VCD et DVD en toute impunité. Le lus dure, c’est le caractère sadique avec lequel ils fixent le prix de leur produit défiant tout concurrence. Les disques audio varient entre 300 et 500 F les disques audio – visuels entre 400 et 1000 Fcfa, quand les originaux sont 10 à 20 fois lus cher que cela. Mais attention un DVD peut compter jusqu’à 50 films.
Cela plonge les artistes et acteurs dans une situation économique suffocante et les prives de jouir convenablement du fruit de leur travail. Voilà comment, à Lomé, la piraterie dévalorise les œuvres artistiques et tue l’artiste ou l’auteur non à l’insu des défenseurs du droit d’auteur (BUTODRA) et des autorités. Cependant ces imitations ont des limites. Les pochettes portent souvent des titres erronés, des résumés indéchiffrables. Des fois les films en français sont dans une langue incompréhensible, les titres des films ou des chansons annoncées ne figurent pas sur le disque. Il est aussi fréquent de constater que la parole devance le geste de plusieurs secondes. Le pire c’est de prier pour que son lecteur n’affiche pas » No Disc » à la lecture de ces disques ou que le disque ne soit pas crypté.
Ces disques se rayent au moindre dépôt de poussière. La répression contre cette mafia au Bénin doit inspirer le Togo. A nous de juger et aux autorités de prendre leur responsabilité