Affo Love, créatrice du « Chockanawa », est décédée le dimanche 1er février dernier au Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) de Cotonou, des suites d’une longue maladie. Elle serait morte d’une anémie chronique alors que CNHU serait en manque de sang, a-t-on appris de sources hospitalières.
Quel gâchis ! J’ai connu cette dame depuis au moins quinze ans quand elle façonnait encore son art dans les groupes « Jeannette et Guide », « Les Princesses », puis « Les Reines ». On s’est plusieurs fois retrouvés sur le car podium de M. Ducreux, promoteur des tours cyclistes du Togo et du Bénin, pour des tournées.
Love était une fille sans façon. J’aimais beaucoup la taquiner, tant elle aimait les blagues.
Les confrères journalistes aussi aimaient nous quitter tous les deux quand ils ont su qu’elle avait l’inscription « JC » dans un joli petit cœur tatoué sur son bras gauche. Au fait l’initial « JC » en question n’est que « Jean-Claude » (comme vous pouvez l’imaginer), le prénom de son ex-mari.
En fin janvier 2006, elle était à Lomé pour la promotion de son troisième album: «Yèyè dingbo » la danse de l’araignée. J’ai beaucoup échangé sur la carrière avec elle et l’ami Danni Vodjè (ex animateur sur LC2) qui l’accompagnait. A l’époque, Love avait eu le plaisir de m’offrir l’une de ses plus belles photos en grand format, que j’ai même accroché dans ma chambre.
Son dernier passage à Lomé remontait en Août-septembre dernier où un ami, gérant d’un night-club l’avait invitée pour un show. Grandes retrouvailles ! Ce soir là, je me suis permis quelques déhanchements avec ses danseuses sur les titres « Infidélité » et «Yèyè dingbo ». Elle ne s’était pas empêchée de s’éclater de rire. Je garde encore à l’esprit ces intenses moments de « Chockanawa »…
Au retour dans son Cotonou natal, j’ai eu vent de son état de santé. Novembre dernier, j’étais à Cotonou mais je n’avais pas réussi à la voir, pour ses raisons de santé. Mais j’ai essayé de l’avoir au téléphone. Et elle disait : « T’inquiète mon brave, je ne vais pas mourir tout de suite parce que je suis dans le sang de Jésus. Je suis fatiguée alors, je me repose. Ca va vite passer et tu vas me revoir »…Je ne saurai jamais que c’était la dernière fois que je conversais avec elle. Les nouvelles vont aller très vite.
Admise au Centre National Hospitalier Universitaire Hubert Koutoucou Maga à Cotonou, Affo Love va manquer, dans la matinée du dimanche 1er février, de sang. Son cas va très vite s’aggraver, car « il y avait une pénurie à la banque de sang ». Le reste vous la connaissez. Mise sous oxygène dans l’attente et l’espoir vain de lui trouver et administrer du sang.
De son vrai nom Affo Lonifo Komanho Yvette, elle est le huitième enfant d’une famille de neuf. Elle a sorti en 2003, Miwa Douwé (Venez danser) et « Infidélité » en 2005.
De sources proches de la famille du défunt, aucune date n’est encore fixée pour les obsèques.
La plus ivoirienne des artistes beninois laisse derriere elle d’inconsables fans, des amis dont Freddy Assogba, son arrangeur de toujours, ses freres et sœurs, et deux danses : le « Chockanawa » (choquer pour plaire) et « la danse de l’araignée » qui fait toujours son chemin.