La Confédération Africaine de Football (CAF) a suspendu les éperviers du Togo pour les deux prochaines CAN.
Coup dur pour le Togo qui en plus de pleurer ses morts, est suspendu pour les deux prochaines éditions de la Coupe d’Afrique des Nations de football par l’instance dirigeante du football, la CAF, et son Président Issa Hayatou.
« En raison d’interférence gouvernementale ayant abouti au retrait de l’équipe nationale togolaise », explique Issa Hayatou, le Président de la CAF, qui trouve « réglementaire » cette sanction.
Pour l’instant, les autorités n’ont fait aucune déclaration par rapport à cette sentence assez amère de la CAF.
A Lomé, la question que les fans du football se posent dès l’annonce de la suspension de leur équipe nationale est de savoir : « si les joueurs étaient tués, la CAF prendrait-elle cette sanction ? ».
Ici, on pense que la CAF veut se venger de la plainte déposée contre elle par les Togolais.
« C’est une sanction de la honte. La CAF et son Président se mélangent les pédales », constate Serge Salou, supporter des Éperviers du Togo. Pour d’autres, cet acte décrédibilise la CAF.
« C’est incroyable ! Hayatou et sa bande n’ont même pas de respect pour les morts. Ils sont prêts à tout, même marcher dans le sang pour arriver à leur fin », déplore Mama Seydou, un autre supporter assis à l’ombre d’un arbre, le regard lourd de colère.
En effet, au lendemain de cette sanction, une plainte vient d’être déposée par Me Alexis Aquéréburu, l’avocat des familles des victimes de Cabinda contre le FLEC (Front de libération de l’enclave de Cabinda), l’état Angolais et la CAF, auprès du tribunal de grande instance de Paris.
« Toutes ces instances ont fait preuve de manquement grave caractérisée, ayant conduit à l’assassinat de nos compatriotes…Nous pensons que c’est une volonté délibérée de mettre en danger la vie des personnes qui ont la volonté de participer à cette compétition », affirme Alexis Aquéréburu, également Président de l’ordre des bâtonniers du Togo, qui affirme avoir confiance en la justice française.
« Nous avons déposé cette plainte devant le doyen des juges d’instruction de Paris, pour la simple raison que cet attentat a été revendiqué en France par Rodriguo Mingues, qui est de nationalité française », précise-il.
Le Togo s’était retiré de la CAN-2010 après une fusillade qui a provoqué la mort de Stanislas Ocloo et Abalo Amélété, deux membres de la délégation togolaise tués dans le mitraillage du bus de l’équipe nationale du Togo par les rebelles du FLEC (Front de libération de l’enclave de Cabinda) en Angola. Le Togo leur a rendu un hommage national.