« Le sport de main n’est pas privilégié dans les politiques sportives au Togo » bien qu’il donne aux échéances internationales, un productif pas trop maigre. Le Handball a à son actif le trophée de la coupe « Challenge trophée », zone III Afrique qui s’est déroulée au Togo en Décembre 2007. A un mois presque de cette coupe, le Handball ne fait pas toujours échos et l’on peut se demander quelles peuvent être les difficultés qui minent cette discipline.
Et c’est justement pour en savoir davantage que Mr AYITE DANSOU nous a accordé un entretient. Il a été entraîneur de plusieurs équipes de Handball depuis 1976. Aujourd’hui entraîneur de « AGAZA – Dames » de Lomé et Directeur Technique National à la F.T.H.B. (Fédération Togolaise de handball).
Mr Ayité DANSOU bonjour, vous êtes le Directeur Technique National de la F.T.B.H. depuis 2001, qu’est-ce qui a véritablement changé dans la vie du Handball togolais depuis cette année ?
Bonjour espace jeunes de Lomé et merci surtout de faire la promotion du sport roi au Togo. Par rapport à votre question, je dirais seulement qu’il y a eu la multiplication des clubs mais qui n’est pas en fin de compte positive. Puisqu’elle a favorisé plutôt l’éparpillement des élites ou des forces. La vraie cause est démographique pour dire que les joueurs sont rentrés dans les clubs selon leur position géographique appauvrissant donc les clubs. Sur d’autre plan, nous avons connu une exode des élites qui sont aujourd’hui des professionnels soit en Europe ou ailleurs en Afrique.
Et pourtant cette discipline ne séduit pas trop son public. Comment pouvez-vous l’expliquer ?
A part quatre clubs dont les rencontres suscitent de l’engouement et du spectacle, les autres matches sont toujours déséquilibrés. Ceci est dû au fait que les clubs soient mal entretenus, pas de dirigeants, pas de techniciens et même dans les clubs on ne peut pas trouver plus de 3 bons joueurs pour donner du goût à la chose. Mais aujourd’hui j’apprécie la politique de cette 2ème réforme gouvernementale où il est maintenant possible que 2 ou 3 clubs fusionnent afin qu’on ait un regroupement de forces.
Comment va alors l’équipe nationale ?
Malade, car depuis 1996 nous n’avons plus les moyens de se frotter contre les équipes de l’extérieur. C’est bien dommage mais c’est la triste réalité. Aujourd’hui c’est le Président de la Fédération Mr DOUGBO Auguste qui fait des efforts personnels louables mais je dirai que c’est insignifiant.
Le Handball se doit une place de choix dans les disciplines sportives togolaises. Mr Ayité quels sont alors les défis à relever ?
Reprendre le Handball à la base à travers les championnats scolaires, sélectionner les meilleurs jeunes et surtout les éléments de taille, asseoir des équipes cadettes et juniors pour que dans 2 ou 3 ans, qu’on ait des équipes fiables. Participer à la CAN prévue dans 2 ans en appuyant cette ossature issue des compétitions scolaires, de nos professionnels qui donnent aujourd’hui de bons résultats dans les championnats Européens Belge et Allemand.
Les projets de votre Fédération ?
C’est essentiellement les championnats scolaires qui ne sont pas au fait de son ressort puisqu’il y a un ministère et une Direction qui devrait s’en occuper. Dans le mois de Février nous organiseront le « Challenge Trophée ». C’est en fait la coupe initiée par L’I.H.F. (Fédération Internationale de Handball) imposée aux fédérations africaines et qui se déroule dans les sous régions. La zone III est la notre et regroupe la Cote d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Togo, le Nigeria, le Mali, le Burkina Faso. Pourquoi le choix du Togo pour l’organisation de cette coupe ? Selon mon Président L’I.H.F. a donné le quitus au Togo de réorganiser cette coupe à cause de notre bonne organisation et nos efforts à faire d’elle, une coupe réussie.
Avez-vous un mot sur le championnat national passé ?
Oui ma déception pour ce championnat est le fait qu’il n’ait pas connu la participation des meilleurs des ligues de l’intérieur du pays . Seul les « New generation » de Sokodé arrivent à se déplacer vers Lomé par l’aide du dynamisme de son président pour disputer les matches avec les équipes de la capitale. Et je vous assure , aucune équipe de Lomé ne peut prétendre avoir un gain facile avec « New generation ». Je dirais que c’est une confirmation d’existence de potentialités à rechercher aussi à l’intérieur du pays si l’état nous en donne les moyens.
Comment entrevoyez-vous celui de 2009 ?
C’est une inquiétude pour nous, mais nous ferons un effort pour que les équipes qui émergent souvent aient une autre force et il y aura beaucoup de compétition. Nous sommes entrain de projeter faire un championnat en aller-retour. Lorsque je disais que les équipes de l’intérieur ne nous ont pas montré grand chose dans le championnat passé, c’est par manque de moyens, elles n’ont pas cette chance là de faire des matches amicaux entre elles et ensuite venir à Lomé. Nous ici nous avons la possibilité d’aller au Bénin ou au Ghana et de revenir avec de nouvelles connaissances.
Quel est le joueur qui vous a plus marqué lors du championnat 2008 ?
Ils sont nombreux mais je cite en premier, TCHASSANTI GNANDI un jeune élève de 17 ans qui est demi centre de « Liberté » l’équipe championne. Il m’a marqué par sa lucidité et son sens aigu de but. Il donne quand il le faut, où il le faut et n’hésite pas à marquer quand il trouve une faille. C’est un joueur que je veux beaucoup exploiter dans l’équipe nationale.
Mr Ayité merci de nous recevoir.
C’est à moi de vous remercier et d’encourager Espace jeunes de Lomé à continuer son œuvre de promotion de la culture togolaise. Mes vœux de longue vie à l’organe et son personnel.