Les Éperviers du Togo avaient brillamment battu les Lions Indomptables du Cameroun à Accra en mars dernier créant une grave crise au pays de Roger Milla. Mais le Togo a été incapable d’entretenir cette victoire, se faisant humilier par le Gabon le 6 juin dernier 3 buts à 0. Que cache cette défaite ? Décryptage…
Stage de Belgique avorté
Le sélectionneur et Directeur Technique National, Jean Thissen avait concocté un programme alléchant, accordé par l’Etat, qui devrait démarrer le 24 mai 2009 à Spa en Belgique. Curieusement, à l’approche de la date, des joueurs s’étaient retrouvés à Lomé. On apprendra plus tard que le stage était annulé parce que les joueurs estimaient être en fin de saison et qu’ils sont fatigués. Pour d’autres encore, le championnat n’aurait pas pris fin. Au même moment nombre de ces joueurs étaient à Lomé et s’exhibaient.
Une préparation chaotique
Le regroupement n’a eu lieu que 3 à 4 jours avant cet important match de Libreville. Pendant que les Gabonais s’activaient dans leur préparation, avec Alain Giresse, conscient de la tâche qui attend ses poulains, les Eperviers se donnaient à cœur joie dans des distractions, se contentant d’entraînements nocturnes pour aller livrer un match sous les tropiques en plein soleil. La stratégie était alors faussée dès ces préparations.
Même le Président de la Fédération Togolaise de Football, Rock Gnassingbé et son Secrétaire Général, Kossivi Reinhardt, n’ont assisté à aucune séance, préférant la réunion de la FIFA au Bahamas à l’organisation de cet important match. Encore que le 1er Vice-Président Gabriel Améyi s’était écarté plutôt du BE. En plus, quand bien même l’Etat ait débloqué plus de 100 millions pour la préparation de ce match, l’organisation a été des plus mauvaises. Au point que rien ne présageait d’une victoire à Libreville.
Un choix hasardeux
Jean Thissen a semblé montrer ses limites par rapport au choix des joueurs et à la lecture du match. Une défense poreuse due à l’absence de la tour de contrôle Daré Nibombé, blessé ; un milieu de terrain curieusement passif et une attaque en manque d’inspiration.
Le comble en est la stratégie adoptée après l’expulsion de Dossèvi Thomas. Au lieu de renforcer le milieu ou le réorganiser, Jean Thissen fait entrer un attaquant en lieu et place d’un milieu. Même le choix de Kossi Agassa dans le goal est bien critiqué par rapport à la prestation de Dodo Kodjovi Obilalé à Accra.
En définitive, sur toute la ligne le lit était si bien fait pour une défaite des Eperviers. Impréparation, improvisation, cacophonie, désordre sont autant de maux qui ont miné l’organisation et la préparation des Eperviers. Sans oublier l’insouciance des joueurs, qui même à Libreville à la veille du match, sont restés tard jusqu’à 2 heures du matin s’amusant avec la colonie togolaise du Gabon.
